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Le témoin a déclaré que Kajelijeli était très lié à l'ex-secrétaire général du MRND, également président de l'assemblée nationale intérimaire, Joseph Nzirorera, lui aussi accusé devant le TPIR].
La défense avait auparavant demandé que le nom de Nzirorera soit rayé de tous les documents en rapport avec Kajelijeli, arguant que les deux hommes n'étaient pas accusés conjointement mais la chambre avait rejeté cette requête.
"Même s'il y avait un autre bourgmestre en 1994, Kajelijeli était le vrai dirigeant, il assistait à toutes les réunions, et tout ce qu'il voulait était exécuté" a affirmé le témoin.
Juvénal Kajelijeli a été D'abord comptable de la commune de Mukingo depuis 1980 avant D'en devenir maire en 1988. Il occupera cette fonction jusqu'en février 1993. Depuis cette date jusqu'en juin 1994, "il était homme D'affaires", selon la défense qui affirme qu'" il ne sera réélu en tant que maire de Mukingo que le 26 juin 1994, poste qu'il occupera pendant trois semaines", plaidant ainsi qu'il n'avait aucune responsabilité dans cette commune au cours de la période des massacres de Tutsis entre avril et mai 1994
Le témoin a cependant indiqué qu'au lendemain de la mort de l'ex-président rwandais Juvénal Habyarimana, il a vu l'accusé s'entretenir avec les miliciens Interahamwe, et qu'aussitôt après cet entretien, un Tutsi du nom de Rukara a été tué.
"GBV" affirme avoir vu l'accusé au volant D'une camionnette avec à bord plusieurs miliciens et il a déclaré également avoir assisté à l'assassinat D'une femme tutsie par les miliciens que conduisait l'accusé.
l'avocat américain de Juvénal Kajelijeli, Me Lennox Hinds, a tenté de relever des contradictions, incohérences, omissions ou ajouts, entre les déclarations antérieures du témoin aux enquêteurs du parquet et sa déposition devant la cour.
Le témoin a estimé qu'il avait connu tellement D'incidents qu'il ne pouvait les mentionner tous aux enquêteurs, mais a également admis avoir fait des erreurs à différentes étapes de ses déclarations.
Concernant les contradictions, la chambre a demandé au parquet et à la défense, compte tenu des transcripts et des déclarations, de souligner les passages qui posent problèmes et de les soumettre à la cour comme pièce à conviction de la défense.
Juvénal Kajelijeli répond de onze chefs D'accusation de génocide, crimes contre l'humanité et violations graves des conventions de Genève applicables en temps de guerre.
Le procès se déroule devant la deuxième chambre de première instance du TPIR, présidée par le juge tanzanien William Hussein Sekule, et composée par ailleurs des juges malgache Arlette Ramaroson, et lesothan Matanzima Maqutu. Les débats se poursuivent lundi avec la comparution D'un nouveau témoin du parquet.
BN/AT/PHD/FH (KJ_0705A)