Désigné par le pseudonyme "AAY" pour protéger son anonymat, le treizième témoin de l'accusation a affirmé que Hassan Ngeze a ordonné l'assassinat D'un certain Modeste Tabaro le 21 avril 1994 dans la ville de Gisenyi. Ce Tutsi alors membre du parti D'opposition à dominante tutsie, le Parti libéral, a été tué par "un garde-corps" de Hassan Ngeze nommé Kananura, selon le témoin. l'assassin était par ailleurs membre de la police communale, a-t-il ajouté.
Le témoin a présenté Hassan Ngeze comme "le chef de cette scène". "Je pense que Kananura a tiré sur le signal de Ngeze", a rapporté le témoin. M. AAY a indiqué que Modeste Tabaro avait demandé à Hassan Ngeze, que s'il devait être tué, il le soit par balles plutôt que par la machette. Le témoin a affirmé que Hassan Ngeze portait un uniforme militaire. l'accusé aurait pu sauver Modeste Tabaro s'il l'avait voulu, a poursuivi le témoin qui s'exprimait en sa langue maternelle, le kinyarwanda.
Le procès se déroule devant la première chambre de première instance du TPIR présidée par la juge sud-africaine Navanethem Pillay, et comprenant en outre les juges norvégien, Eric Mose, et sri-lankais, Asoka de Zoysa Gunawardana.
Entamant le contre-interrogatoire du témoin, l'avocat américain de Hassan Ngeze, Me John Floyd, a relevé que le témoin avait été condamné pour "contrefaçon". Le témoin a reconnu avoir été emprisonné à Ruhengeri (nord du Rwanda) pendant "trois ans et deux mois" pour cette infraction. Me Floyd avait auparavant souligné que la déposition du témoin reposait sur l'ouï-dire. l'avocat américain a laissé entendre que le témoin ne disait pas la vérité. Le témoignage de AAY se poursuivait lundi en début D'après midi.
AT/MBR/FH(ME_0319A)