Hassan Ngeze était alors en détention à Arusha.
Le témoin a indiqué qu'il avait eu peur à la réception de cette lettre, et qu'il en avait directement informé les responsables rwandais de la sécurité.
Le témoin, qui a été interrompu avant que sa déclaration ne soit traduite dans les langues officielles du Tribunal, a précisé que D'autres personnes au Rwanda avaient également reçu le même message provenant de Hassan Ngeze.
Le juge sri-lankais, Asoka de Zoysa Gunawardana, s'étant étonné de ce que l'accusation n'avait pas préalablement informé la chambre de cet incident, la représentante kenyane du parquet, Charity Kagwi, a répondu que cela ne lui avait été rapporté que dimanche passé. Le lundi était une journée fériée au TPIR.
La chambre a décidé que cette question sera examinée plus tard dans la journée au cours D'une audience à huis clos.
Hassan Ngeze est coaccusé avec l'ancien promoteur de la Radio-télévision libre des Mille collines, Ferdinand Nahimana, et l'ancien conseiller politique au ministère des affaires étrangères et membre du comité D'initiative de la RTLM, Jean-Bosco Barayagwiza.
Le témoin AFB, un cambiste à Gisenyi en 1994, a affirmé qu'il a participé à une réunion du parti Coalition pour la défense de la république (CDR) au cours de laquelle on aurait appelé à l'extermination des Tutsis. Jean-Bosco Barayagwiza et Hassan Ngeze auraient participé à cette réunion, selon le témoin. Les deux hommes sont considérés par le parquet comme des membres influents de la CDR.
AFB a signalé qu'il connaissait suffisamment bien Hassan Ngeze. depuis l'époque où l'accusé était "cordonnier" dans la ville de Gisenyi. Ngeze aurait dans la suite acquis un kiosque où "il vendait des vieux journaux", avant de devenir journaliste à Kanguka, et plus tard, propriétaire de Kangura, a dit le témoin.
Le témoin a par contre reconnu avoir vu très peu de fois Jean-Bosco Barayagwiza, concédant même qu'il n'avait pas de certitude absolue qu'il pourrait l'identifier aujourD'hui.
Jean-Bosco Barayagwiza boycotte le procès des médias depuis son ouverture sur le fond en octobre 2000, arguant que le TPIR est manipulé par le gouvernement du Rwanda.
l'avocat italien, Me Giacomo Barletta Caldarera, qui représente Jean-Bosco Barayagwiza contre son gré, a tenté de prouver que la CDR était un parti comme les autres et ne prônait pas l'extrémisme.
l'avocat italien a laissé entendre que les conflits ethniques au Rwanda remontent à la période coloniale et ne pourraient être imputés à la CDR. La déposition de AFB se poursuivait mardi en début D'après-midi.
AT/PHD/FH (ME_0306B)