13.02.2001 - TPIR/MEDIAS - l'AVOCAT DE BARAYAGWIZA ESPERE LE RENCONTRER MERCREDI

Arusha 13 février 2001 (FH) - l'avocat italien, Me Giacomo Barleta Caldarera, commis D'office à la défense de l'ancien conseiller politique au ministère des affaires étrangères et membre du comité D'initiative de la Radio-télévision libre des mille collines (RTLM), Jean-Bosco Barayagwiza, espère le rencontrer mercredi, a-t-il indiqué au cours D'une audience mardi devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). Nommé il y a une semaine pour représenter l'accusé absent, Me Caldarera n'a pas encore rencontré Jean-Bosco Barayagwiza depuis son arrivée à Arusha le week-end dernier.

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Jean-Bosco Barayagwiza boycotte le procès des anciens responsables "des médias de la haine" depuis son ouverture sur le fond en octobre 2000 et demandait depuis lors à ses premiers défenseurs de faire de même.

l'avocate canadienne, Me Carmelle Marchessault, et son confrère américain, Me David Danielson, ont été finalement autorisés à se retirer de l'affaire et ont été remplacés par Me Caldarera.
Réagissant à la nomination de Me Caldarera, Jean-Bosco Barayagwiza avait indiqué que, cela "ressort D'une manoeuvre non seulement illégale mais aussi qui vise à perpétuer la violation de mes droits et à s'assurer, une fois pour toutes, de la confirmation par les juges de ma condamnation déjà
présumée."

Le Tribunal entend depuis lundi la déposition du sixième témoin de l'accusation, en présence de Me Caldarera. Me Caldarera a demandé jusqu'à jeudi matin pour procéder au contre-interrogatoire du témoin. l'avocat italien espère qu'il pourra disposer des informations nécessaires à son contre-interrogatoire lors de son éventuelle entrevue avec Jean-Bosco Barayagwiza.

Dans un communiqué publié mardi soir, Jean-Bosco Barayagwiza, a affirmé que "Me Caldarera a pour mission non pas de résister aux lois scélérates de la justice du vainqueur mais plutôt de les faire triompher". "Mais quelle justice peut défendre un conseil qui accepte de s'opposer aux voeux du client dont il est appelé à protéger les droits? Quelle justice est-elle possible sans la défense puisque celle-ci est impossible sans le défendeur?", se demande l'accusé.

"Comment ce conseil compte-t-il défendre la justice en méconnaissant le dossier de l'accusé? Comment peut-il, même avec son génie extraordinaire, connaître le dossier sans le concours de l'accusé?" poursuit Jean-Bosco Barayagwiza, dans son communiqué. "N'est-ce pas que même le magicien a besoin de sa baguette et de son chapeau pour sortir son lapin de nulle part?", ajoute l'accusé.

Les anciens avocats de Jean-Bosco Barayagwiza suivaient le procès de façon passive et ne contre-interrogeaient pas les témoins.

Le parquet est à court de témoins cette semaine, dans le procès des médias, et ne pourra présenter de nouveaux témoins avant lundi prochain, a indiqué le substitut camerounais du procureur, William Egbe.

Jean-Bosco Barayagwiza est coaccusé avec l'ancien directeur de la RTLM, Ferdinand Nahimana, et l'ancien directeur et rédacteur-en chef de la revue Kangura, Hassan Ngeze. Leur procès se déroule devant la première chambre de première instance du TPIR présidée par la juge sud-africaine, Navanethem Pillay, et comprenant en outre les juges norvégien, Erik Mose, et sri-lankais, Asoka de Zoysa Gunawardana.

AT/MBR/FH (ME_0213A )