Me Caldarera a remplacé l'avocate canadienne, Me Carmelle Marchessault, et un confrère américain, Me David Danielson, qui se sont retirés, suivant les instructions de leur client.
Réagissant à la nomination de Me Caldarera, Jean-Bosco Barayagwiza avait indiqué que, cela "ressort D'une manoeuvre non seulement illégale mais aussi qui vise à perpétuer la violation de mes droits et à s'assurer, une fois pour toutes, de la confirmation par les juges de ma condamnation déjà présumée."
La chambre a décidé de nommer Me Caldarera "dans l'exécution de sa compétence visant à tenir des procès équitables et sauvegarder les intérêts de M. Barayagwiza". Le Tribunal a indiqué que l'accusé Barayagwiza a droit à un conseil ainsi que le droit de se présenter au Tribunal à tout moment.
Lundi matin, le Tribunal a entamé l'audition du sixième témoin de l'accusation. Désigné par les pseudonymes "AAM" pour protéger son anonymat, le témoin est un Tutsi de 42 ans, originaire de la commune de Mutura (préfecture de Gisenyi, ouest du Rwanda). Ressortissant de la même commune que Jean-Bosco Barayagwiza, le témoin l'a accusé D'avoir approuvé les massacres des Tutsis Bagogwe en préfecture de Gisenyi en 1991.
Jean-Bosco Barayagwiza est coaccusé avec l'ancien directeur de la RTLM, Ferdinand Nahimana, et l'ancien directeur et rédacteur-en-chef de la revue Kangura, Hassan Ngeze.
Le témoin a par ailleurs accusé Jean-Bosco Barayagwiza et Hassan Ngeze D'avoir participé à des manifestations organisées par le parti Coalition pour la défense de la république (CDR) au cours desquelles on aurait appelé à l'extermination des Tutsis.
Hassan Ngeze boycotte également ce procès depuis une semaine, en attendant que la chambre prenne une décision au sujet de ses requêtes. Hassan Ngeze proteste contre une fouille effectuée dans sa cellule le 10 janvier dernier et réclame la traduction intégrale, en français et en anglais, de 71 numéros de Kangura sur lesquels le parquet fonde ses allégations.
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AT/FH (ME_0212A)