Originaire de Cyangugu (sud-ouest du Rwanda), MZ est un Tutsi rescapé des massacres dans cette préfecture. Le parquet allègue que plus de cent mille Tutsis ont été tués en préfecture de Cyangugu en l'espace de vingt trois jours.
"Vous savez que nous avons essayé de nous entendre avec les Inkotanyi [rébellion à majorité tutsie du Front patriotique rwandais, FPR] mais en vain. Ils viennent de tuer le président. A partir D'aujourD'hui, vous devez rechercher l'ennemi, qui est le Tutsi, où qu'il se trouve. Et même un bébé qui est né la veille doit être tué. Je ne veux plus ntendre parler de Tutsis sur cette colline" aurait déclaré André Ntagerura à son auditoire.
l'ancien ministre aurait expliqué que "l'ennemi ne se trouvait pas loin", que "l'ennemi était le voisin", selon MZ.
Le témoin a rapporté qu'après le discours D'André Ntagerura, "il y a eu des actes criminels et des tueries".
André Ntagerura est coaccusé avec l'ancien préfet de Cyangugu, Emmanuel Bagambiki, et l'ancien commandant de la garnison militaire de la place, le lieutenant Samuel Imanishimwe. Ils sont poursuivis pour génocide et crimes contre l'humanité.
Le quinzième témoin à charge, qui a terminé sa déposition mardi matin, avait notamment accusé l'ancien préfet Emmanuel Bagambiki, et l'ex-commandant Samuel Imanishimwe D'avoir distribué des armes qui ont servi à massacrer des Tutsis.
Ce procès a débuté sur le fond le 18 septembre 2000. Il se déroule devant la troisième chambre de première instance du TPIR présidée par le juge jamaïcain George Williams et comprenant en outre les juges russe, Yakov Ostrovsky, et slovène Pavel Dolenc.
AT/PHD/FH (CY_0123A)