Le procès avait été suspendu le 29 novembre dernier après l'audition de treize témoins de l'accusation. Mercredi matin, le parquet a présenté un nouveau témoin.
Désigné par les lettres "LAN" pour protéger son anonymat, le quatorzième témoin à charge a notamment évoqué un meeting politique tenu le 7 février 1994 au lieu-dit Bushenge, auquel auraient participé André Ntagerura et Emmanuel Bagambiki.
Le témoin a affirmé qu'au cours de ce meeting, les miliciens de l'ex-parti présidentiel, les Interahamwe, ont appelé à l'extermination des Tutsis et que les deux coaccusés "chantaient" et "applaudissaient".
M.LAN a également signalé que l'ancien président de l'ex-parti présidentiel Matthieu Ngirumpatse, détenu à Arusha, et un ancien chef milicien originaire de Cyangugu en fuite, Yussuf Munyakazi, étaient présents lors de la réunion de Bushenge.
André Ntagerura aurait à cette occasion dénoncé les accords D'Arusha qui prévoyaient le partage du pouvoir entre le gouvernement rwandais D'alors dominé par les Hutus et la rébellion à majorité tutsie du Front patriotique rwandais (FPR).
Le procès du groupe Cyangugu a été ouvert sur le fond le 18 septembre 2000. Il se déroule devant la troisième chambre de première instance du TPIR présidée par le juge jamaïcain George Williams et comprenant en outre les juges russe, Yakov Ostrovsky et slovène, Pavel Dolenc.
La même chambre juge également l'ancien maire de Bicumbi (préfecture de Kigali rurale, centre-est du Rwanda), Laurent Semanza, dont le procès reprend au mois de mars. Les deux procès sont conduits alternativement.
AT/PHD/FH (CY_0117A)