Laurent Semanza répond de quatorze chefs D'accusation portant sur des massacres des Tutsis dans les communes de Gikoro et Bicumbi.
Ne donnant aucun détail sur les auteurs des menaces, Me Sadikou Alao a expliqué que ces dernières étaient motivées par le fait qu'il prend "des positions qui peuvent remettre en cause certains acquis", faisant allusion au génocide anti-tutsi et aux massacres D'opposants survenus au Rwanda en 1994.
Me Sadikou Alao assiste l'avocat americano-camerouanais Me Charles Taku, dans la défense de Laurent Semanza. Me Taku n'a pas exprimé de plainte analogue, mais il a soutenu la requête de son confrère, soulignant que le Tribunal avait l'obligation D'assurer sa sécurité.
Me Alao a indiqué avoir pris certaines précautions comprenant le changement D'hôtel et l'alerte des responsables de la sécurité au Tribunal.
Laurent Semanza est jugé par la troisième chambre de première instance du TPIR présidée, dans cette affaire, par le juge russe Yakov Ostrovsky et comprenant en outre les juges jamaïcain, George Llyod Williams, et slovène Pavel Dolenc.
Jeudi, le procès de Laurent Semanza s'est poursuivi avec l'audition du neuvième témoin de l'accusation. Désigné par les lettres "VAP" pour protéger son anonymat, le témoin a notamment accusé Laurent Semanza D'avoir distribué des machettes aux déplacés de guerre hutus venant de Byumba (nord-est du Rwanda), qu'il a par ailleurs incité à tuer des Tutsis résidant à Muyumbu en commune Bicumbi.
Le témoin VAP a affirmé que Laurent Semanza était un homme influent dans sa communauté, "aussi important que le président de la République" selon lui. Laurent Semanza plaide non coupable.
AT/PHD/FH (SE%1207A)