Il verrait cela comme une trahison de ma part", a argumenté l'avocat américain, Me David Danielson, co-conseil dans l'affaire Barayagwiza, après que la chambre lui a demandé de représenter l'accusé en son absence.
Jean-Bosco Barayagwiza boycotte le procès des responsables des médias depuis son ouverture sur le fond le 23 octobre. Il demande également à ses avocats de faire de même. l'accusé estime que le TPIR ne saurait lui garantir un procès équitable.
Me Danielson assiste l'avocate canadienne, Me Carmelle Marchessault, conseil principal dans l'affaire Barayagwiza.
"Il m'a parlé de questions très privées. En raison de cette confiance qu'il a mise en moi, je ne suis pas en mesure de violer ses instructions" a expliqué Me Danielson. "Un juriste ne peut jamais violer la confiance qu'a placée en lui son client", a-t-il souligné.
Me Marchessault a pour sa part indiqué qu'elle attendait "des directives écrites" de la part de son barreau du Québec pour annoncer sa position définitive.
Réagissant au départ de Me Danielson, la présidente de la chambre, la juge sud-africaine Navanethem Pillay, a indiqué que le Tribunal désignera un autre avocat pour le remplacer.
La juge Pillay a par ailleurs qualifié l'attitude de Me Marchessault de "raisonnable", ajoutant que l'avocate disposera du temps nécessaire pour communiquer sa décision.
Jean-Bosco Barayagwiza est coaccusé avec l'ancien promoteur de la RTLM, Ferdinand Nahimana, et l'ancien directeur et rédacteur en chef du journal Kangura, Hassan Ngeze.
La chambre a poursuivi lundi l'audition du deuxième témoin de l'accusation, un ancien journaliste de Kangura, détenu au Rwanda depuis août 1994. Selon lui, le journal Kangura était "la voix des Hutus".
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