Le parquet affirme que les co-accusés ont agi de concert pour commettre le génocide anti-tutsi et l'incitation directe et publique à commettre ce génocide en utilisant les médias de la haine, la RTLM et Kangura.
"Dans le but D'assurer une large diffusion de ces appels à la violence ethnique, des personnalités de l'entourage du président Habyarimana mettent sur pied de véritables médias de la haine qui exerceront une grande influence sur la population rwandaise. La création du journal Kangura et de la Radio-télévision libre des mille collines (RTLM) participe de cette stratégie et s'inscrit dans cette logique", écrit le procureur.
"Dès 1993, les Tutsis et les opposants politiques sont ciblés, clairement identifiés et menacés par ces médias. Plusieurs D'entre eux seront parmi les premières victimes des massacres D'avril 1994", ajoute le procureur.
Le parquet souligne que Jean Bosco Barayagwiza était notamment lié à Hassan Ngeze par leurs activités au sein du parti extrémiste Coalition pour la défense de la République (CDR), en particulier en préfecture de Gisenyi (ouest du Rwanda), et à Nahimana, par le fait qu'ils ont tous les deux représenté le gouvernement intérimaire à l'étranger.
Jean-Bosco Barayagwiza avait été libéré en novembre 1999 par la chambre D'appel mais celle-ci a finalement révisé sa décision et ordonné qu'il soit jugé par le TPIR. S'il est trouvé innocent, il aura droit à une compensation financière. S'il est déclaré coupable, il aura droit à une diminution de la peine.
Quatre personnes étaient, à l'origine, visées dans ce procès, mais l'ancien journaliste italo-belge à la RTLM, Georges Ruggiu, en a été retiré, après qu'il ait entamé une procédure D'aveu. Georges Ruggiu a été condamné à 12 ans D'emprisonnement en juin dernier, après avoir plaidé coupable. Il devrait témoigner dans ce procès.
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