Il a également fait des investigations en préfecture de Kibungo (est du Rwanda).
Le policier. un ressortissant canadien, a affirmé s'être rendu plusieurs fois sur les sites de massacres allégués dans l'acte D'accusation et avoir rencontré une quarantaine de témoins. Il aurait visité 22 sites.
Selon le parquet, Laurent Semanza aurait participé à des distributions D'armes et à l'entraînement de la milice Interahamwe (issue de l'ancien parti présidentiel) et participé à plusieurs massacres à Bicumbi et Gikoro, notamment dans les paroisses de Ruhanga et de Musha. Il plaide non coupable.
"A Ruhanga, l'endroit de l'église était complètement dévasté. On voyait partout dans les murs, des traces D'impact" de balles a rapporté l'enquêteur, en évoquant sa première visite sur les lieux, en 1997.
Il a ajouté qu'à Musha, "l'église était trouée partout". Pierre Duclos a en outre indiqué avoir vu des champs en jachère et des habitations détruites. "AujourD'hui, la situation a changé", a-t-il expliqué.
l'accusé a D'abord été maire de la commune de Bicumbi pendant vingt ans, avant de diriger l'ancien parti présidentiel MRND dans la préfecture de Kigali rurale.
Au moment des faits qui lui sont reprochés, Laurent Semanza était membre du comité central du parti présidentiel, le Mouvement Républicain National pour la Démocratie et le Développement (MRND) et député désigné de ce parti à l'assemblée nationale de transition, prévue par les accords de paix D'Arusha.
l'ancien maire de Bicumbi a été arrêté au Cameroun le 27 mars 1996. Il a été transféré au centre de détention du TPIR le 19 novembre 1997.
l'accusé comparaît devant la troisième chambre de première instance du TPIR présidée, dans cette affaire, par le juge russe Yakov Ostrovsky.
Laurent Semanza est défendu par l'avocat camerounais, Me Charles Taku, et un confrère béninois, Me Sadikou Alao.
Entamant le contre-interrogatoire de l'enquêteur, Me Taku lui a demandé s'il avait recueilli un témoignage selon lequel la veuve de l'ancien président Habyarimana se serait réfugiée dans la maison de Semanza avec quelques éléments de la garde présidentielle, après le crash du 6 avril 1994 qui a coûté la vie à son mari.
Pierre Duclos a répondu qu'il lui était difficile de se rappeler de toutes les déclarations de témoins, expliquant qu'il n'a pas traité que le dossier Semanza.
l'avocat camerounais lui a également demandé s'il aurait été informé, lors de ses enquêtes, que la résidence de Semanza avait été endommagée en avril 1994, son véhicule brûlé et son chauffeur tué.
Pierre Duclos a reconnu certains faits mais il a ajouté qu'il ne disposait pas de détails sur tous les incidents évoqués par l'avocat. Le contre-interrogatoire de Pierre Duclos devrait se poursuivre mardi matin.
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