"J'ai pris connaissance des faits contenus dans le soi-disant accord mais certains me paraissent tellement inexacts que je réfute l'ensemble de tous ces faits", a indiqué Jean Kambanda lors de son témoignage devant la Cour D'appel.
Jean Kambanda a signalé qu'il reconnaissait qu'il y a eu un génocide contre les Tutsis mais a ajouté que "quand on parle de génocide, on oublie que des milliers de Hutus, modérés ou pas, et de Twas ont été assassinés", demandant de punir les auteurs de ces massacres.
l'ancien premier ministre a également déploré que le parquet considère qu'en 1994, il existait au Rwanda un conflit interne, sans caractère international, alors que selon lui, plusieurs pays étaient impliqués.
Jean Kambanda a affirmé que le greffe du TPIR lui avait refusé un avocat de son choix, le Belge Me Johan Scheers, et que "il y a eu un laisser faire des juges".
Premier défenseur D'office récusé
l'ancien premier ministre avait été défendu en première instance par un avocat camerounais, Me Michael Inglis, présenté comme "un ami de longue date" du procureur adjoint du TPIR, le Camerounais Bernard Muna.
Jean Kambanda a ensuite récusé Me Inglis et il lui a été commis D'office un autre défenseur, un avocat hollandais, Me Tjarda Eduard van der Spoel.
l'ancien premier ministre a indiqué devant la Chambre D'appel qu'à l'époque, faute D'être assisté par un avocat de son choix et constatant "l'interférence de M. Muna au profit de son ami", il n'avait plus D'autre alternative que de signer l'accord aux fins D'un aveu de culpabilité, en espérant qu'un jour il aurait "un avocat digne de ce nom" et que tout serait expliqué.
Jean Kambanda était premier ministre du gouvernement intérimaire qui a organisé le génocide anti-tutsi et les massacres D'opposants en 1994.
Jean Kambanda avait reconnu être coupable de génocide, entente en vue de commettre le génocide, incitation directe et publique à commettre le génocide, complicité dans le génocide et crimes contre l'humanité.
"Peut être que si J'avais eu un avocat digne de ce nom, il m'aurait conseillé de ne pas signer ces documents," a répondu Jean Kambanda en début de son contre-interrogatoire par le parquet. "Je ne me suis jamais senti lié par ces documents, c'était des documents du procureur pour le procureur."
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