l'affaire a été mise en délibéré.
Quelque temps avant l'arrivée des juges, Hassan Ngeze a été introduit de force par des gardes qui l'ont ensuite maîtrisé, alors qu'il se débattait pour prendre place aux côtés de son avocat , contrairement aux pratiques du TPIR. l'accusé s'assoit normalement derrière le banc de la défense.
l'air tendu, Hassan Ngeze est resté debout pendant toute l'audience qui a duré quarante minutes, encadré par au moins quatre gardes. l'attitude de l'ex-rédacteur-en chef de Kanguran'a pas attiré la moindre attention de la juge sud-africaine Navanethem Pillay, qui présidait la première chambre de première instance.
La chambre qui comprenait en outre les juges norvégien Eric Mose et sri lankais Asoka de Zoysa Gunawardena, a demandé à l'avocate congolaise [Congo Brazaville]de Hassan Ngeze, Me Patricie Mongo, de présenter ses arguments comme prévu, minimisant ainsi l'incident.
Au sujet de la protection des témoins, Me Mongo a demandé à la chambre de rejeter certaines mesures, en faisant valoir notamment que le parquet n'avait pas "expliqué les circonstances exceptionnelles D'insécurité qui prévalent au Rwanda aujourD'hui".
" Je ne suis pas contre le principe de la protection des témoins, pourvu qu'il s'agisse aussi de ceux de la défense", a dit Me Mongo, en ajoutant que " certaines mesures demandées par le parquet sont de nature à porter atteinte aux droits de mon client".
Me Mongo a aussi demandé à la chambre "D'établir un certain équilibre entre la protection des témoins et les droits de la défense".
Au sujet de l'amendement de l'acte D'accusation , Me Mongo a expliqué aux juges qu'elle avait reçu le mémoire en appui de la requête du parquet la veille de l'audience, et qu'elle n'avait pas eu "assez de temps pour discuter du dossier avec le client".
Elle a ensuite demandé aux juges s'ils avaient reçu la lettre que "de son gré ", son client avait transmise quelques minutes avant l'audience et dont elle-même venait de recevoir une copie.
Aux termes de cette lettre, Hassan Ngeze retirait à Me Mongo le mandat de le représenter dans la plaidoirie en rapport avec l'amendement de son acte D'accusation . Hassan Ngeze souhaitait ainsi plaider lui-même cette requête.
" Nous venons de recevoir cette lettre, mais nous ne pouvons l'accepter car selon notre règlement, l'accusé doit être assisté D'un conseil ", a répondu la juge Pillay.
"Le vrai problème est que J'ai été commise D'office le 26 septembre dernier et que je n'ai pas encore eu le temps suffisant pour connaître le dossier", a indiqué Me Mongo. "A ma nomination, mon client m'avait D'abord contestée et ce n'est que début octobre que J'ai commencé effectivement", a expliqué Me Mongo.
" Le parquet veut ajouter des chefs D'accusation extrêmement graves, et je ne peux plaider quoi que ce soit avant de maîtriser tout le dossier et de le discuter entièrement avec mon client ", a poursuivi Me.Mongo.
" Par respect pour le tribunal, J'ai accepté hier de travailler avec mon client jusque tard dans la soirée en croyant qu'il serait possible de parcourir le dossier, mais sur terrain je me suis rendu compte que c'était pas possible, et je ne peux donc pas plaider ", a conclu l'avocate.
l'affaire a été mise en délibéré.
Hassan Ngeze est accusé D'incitation au génocide et de crimes contre l'humanité. Il a été arrêté le 18 juillet 1997 au Kenya et transféré le même jour à Arusha. Le parquet voudrait le joindre à deux autres accusés dans un éventuel procès collectif des médias de la haine.
CR/AT/PHD/FH (NG§1019A)