Le président de la Republika Srpska (RS, entité des Serbes de Bosnie), Milorad Dodik, a affirmé qu'il entendait demander à la Russie d'user de son veto pour empêcher l'adoption d'une résolution de l'ONU préparée par le Royaume-Uni, sur le génocide de Srebrenica.
"Je vais certainement prier (la Russie d'user de son droit de veto) et expliquer que c'est pour nous un thème brûlant", a déclaré M. Dodik à la télévision publique de la RS, avant son départ à Saint-Pétersbourg, en Russie, où il va participer de jeudi à samedi à un Forum économique international.
Le dirigeant serbe bosnien a dit qu'il devrait s'entretenir jeudi, en marge du forum, avec le ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, pour lui expliquer sa position.
Le Royaume-Uni est en train de préparer un projet de résolution onusienne pour marquer le 20e anniversaire du massacre de Srebrenica, en Bosnie orientale, et se pencher sur l'échec des Nations unies qui furent incapables d'éviter cette tuerie, qualifiée de génocide par la justice internationale.
Près de 8.000 hommes et garçons musulmans ont été tués dans l'enclave de Srebrenica par les forces serbes de Bosnie, peu avant la fin de la guerre intercommunautaire (1992-1995), la pire tuerie en Europe depuis la Seconde guerre mondiale.
Il est prévu que cette résolution du Conseil de sécurité "rende hommage aux victimes du génocide et aux personnes de tous bords qui ont souffert durant la guerre", avait récemment expliqué à l'AFP un porte-parole de la mission britannique auprès des Nations unies.
Les dirigeants des Serbes de Bosnie refusent d'accepter la qualification de génocide pour désigner ce massacre.
"Tout est fait pour promouvoir une non vérité, à savoir qu'il y a eu là-bas un génocide, tout en ignorant les victimes serbes", a ajouté M. Dodik, en précisant que 3.500 Serbes ont été tués dans la région de Srebrenica durant le conflit.
Il a ajouté qu'il accepterait une résolution pour "proclamer Srebrenica comme lieu de génocide contre les Serbes et les musulmans".