L'ex-Premier ministre kosovar Ramush Haradinaj, acquitté par la justice internationale de crimes commis pendant le conflit serbo-kosovar (1998-1999), a été interpellé à Ljubljana sur la base d'un mandat d'arrêt international émis par la Serbie, a-t-il déclaré à l'AFP.
"J'étais en transit à l'aéroport de Ljubljana, le contrôle de mes documents prenait du temps et lorsque j'ai demandé ce qui se passait (...) on m'a dit qu'il existait un mandat d'arrêt toujours en vigueur", a précisé M. Haradinaj joint par téléphone.
"Ils veulent désormais que je me présente devant un tribunal slovène pour clarifier cette affaire. Mais pourquoi je ferais-je? Ce sont les autorités ici qui ont provoqué cette confusion", a-t-il ajouté.
L'ancien Premier ministre, aujourd'hui député au Parlement du Kosovo et leader du parti d'opposition l'Alliance pour l'avenir du Kosovo (AAK), a ajouté qu'il "refuse de parler aux autorités slovènes".
M. Haradinaj était de retour d'une visite en Allemagne et attendait à Ljubljana un vol à destination de Pristina.
A Pristina, le gouvernement kosovar s'est déclaré "préoccupé de voir que de tels mandats d'arrêt sont toujours considérés comme valides dans certains pays en dépit du fait que l'innocence de M. Haradinaj a été établie par la justice internationale".
Le parti de M. Haradinaj a, de son côté, exigé "une réaction immédiate afin de permettre le retour à Pristina" de l'ex-Premier ministre.
Le mandat d'arrêt a été émis par la justice serbe en 2006, a rapporté la télévision d'État (RTS) sans donner de détails sur les faits reprochés au responsable kosovar.
Ancien commandant de la guérilla kosovare indépendantiste (UCK), M. Haradinaj avait été élu Premier ministre du Kosovo en 2004. Il avait démissionné au bout de cent jours pour se présenter devant le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) et répondre d'accusations de crimes de guerre.
Plus haut responsable kosovar jamais poursuivi par le TPIY, M. Haradinaj avait été acquitté en 2008 après avoir été l'objet de 37 chefs d'accusation.
Suite à un appel interjeté par le procureur, le TPIY avait ordonné en juillet 2010 qu'il soit partiellement rejugé en première instance et il avait été acquitté une nouvelle fois en 2012.
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