Il avait ensuite été commandant de la police militaire et enfin commandant du 74e bataillon des ex-Forces Armées Rwandaises (FAR). Après 94, il avait été intégré au sein de l’Armée Patriotique Rwandaise (APR), l’actuelle armée gouvernementale, avant d’être arrêté comme suspect de génocide.
Son procès avait commencé le 30 juillet 1998 et s’est poursuivi les 5, 6 et 12 août devant la Chambre spécialisée de la Cour militaire, qui siégeait à Kigali. Il était inculpé notamment de génocide et de massacres, crimes contre l’humanité, incitation au génocide, constitution et direction de groupes de criminels, et de non-assistance à personne en danger. Crimes commis, selon le Parquet Militaire, à Mburabuturo, commune Nyarugenge, et à Kacyiru, commune Kacyiru, dans la Préfecture de la Ville de Kigali, ainsi que dans la commune de Kanombe, dans la Préfecture de Kigali Rural.
La Cour a conclu à la culpabilité du capitaine Bwanakweli et l’a condamné à la peine de mort. Elle l'a en outre condamné à payer des dommages moraux de plus de six millions de francs rwandais (environ vingt mille dollars américains) à Mme Suzanne Nyirabigega, dont il a tué un fils, et à Mme Hildegrade Kayitesi, dont il a tué le mari, crimes que lui imputait l'acte d’accusation.
Tout au long de son procès, le capitaine Bwanakweli a plaidé non coupable. Il était assisté par un avocat ghanéen, mandaté pour lui par l’organisation internationale “ Avocats Sans Frontières ”.
Deux autres peines capitales prononcées par une COUR MILITAIRE, Le Capitaine Bwanakweli est le deuxième officier des ex-FAR condamné à mort pour génocide par la Cour militaire. Le 27 juillet 98, cette juridiction, siégeant à Butare, à 120 km de Kigali, au sud du Rwanda, avait condamné à mort pour génocide et crimes contre l’humanité le sous-lieutenant Pierre Bizimana, ancien officier instructeur à l’Ecole des Sous-Officiers (ESO) à Butare, et l'un de ses coaccusés, le Dr Kageruka, ancien médecin à l’Hôpital Universitaire de Butare.
Selon l'acte d'accusation, Bizimana et Kageruka auraient personnellement été à la tête du commando qui a massacré le 22 avril 94 la Reine Rosalie Gicanda, veuve du dernier monarque rwandais, Mutara Rudahigwa. Le Parquet Militaire les accusait également de l’assassinat du Dr Pancras Twagiramutara, qui était professeur à la faculté de médecine de l’Université Nationale du Rwanda (UNR) et médecin à l’Hôpital Universitaire de Butare.
Le troisième coaccusé, le soldat Aloys Mazimpaka, ancien planton au secrétariat du commandant de l’ESO, a été condamné à la prison à perpétuité.
Tous trois devront payer des dommages moraux d’une valeur d’un milliard trois cent cinquante millions de francs rwandais (environ quatre millions cinq cents mille dollars américains).
Leur avocat était un avocat burundais inscrit au Barreau de Bruxelles, mandaté par Avocats Sans Frontières. Le procès avait été ouvert le 11 mai 98 dans la salle polyvalente de la préfecture de Butare.
WK/PHD/FH (RW&0818A)