26.06.07 - RWANDA/TPIR - IBUKA DEMANDE AU TPIR DE NE PAS TRANSFERER D'ACCUSE EN FRANCE

Arusha, 26 juin 2007 (FH) - Theodore Simburudali, le président du collectif rwandais Ibuka, regroupant plusieurs associations de survivants du génocide de 1994 a demandé au Tribunal pénal international (TPIR) de ne pas transférer des accusés vers la France, qu'il accuse d’avoir joué un rôle dans le génocide de 1994.

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Le procureur en chef du TPIR, Hassan Bubacar Jallow envisage, si les juges du tribunal des Nations Unies l’autorisent, de transférer devant la justice française, l’ex-préfet Laurent Bucyibaruta et l’abbé Wenceslas Munyeshyaka exilés en France. «Nous avons protesté énergiquement parce que la France ne s’est pas montrée neutre » dans le conflit au Rwanda, a déclaré le président d’Ibuka, lors d’une conférence de presse au siège du TPIR, à Arusha, en Tanzanie. Pour lui, les accusés résidant en France doivent être transférés au TPIR ou « extradés vers le Rwanda ». « Nous ne sommes pas prêts à collaborer avec la justice française », a indiqué Simburudali au terme d’une visite de deux jours au tribunal. Sa visite, en compagnie de la présidente de l’Association des veuves du génocide (AVEGA), Bellancilla Umukobwa, visait par ailleurs à interpeller les responsables du TPIR sur la question de l’indemnisation des victimes du génocide et celle de la conservation au Rwanda des archives du tribunal. « La justice ici est rendue dans un seul sens », a-t-il expliqué, soulignant que l’indemnisation est « un problème de droit, un problème de justice ». « Nous demandons avec force que ce tribunal ne ferme pas les portes en décembre 2008 avant qu’une solution n’ait été trouvée à ce problème », a-t-il martelé. Il a par ailleurs appelé le TPIR à remettre ses archives à Ibuka à la fermeture. « Nous sommes légitimement les premiers gardiens de ces archives », a-t-il plaidé. Les deux représentants de rescapés se sont arrétés à Arusha, en provenance de New York où à l'occasion de l'assemblée générale des nations Unies ils ont exposé « les doléances » des rescapés au secrétariat général. ER/PB/GF © Agence Hirondelle