01.07.07 - TPIR/RUKUNDO - OUVERTURE LUNDI PROCHAIN DE LA DEFENSE DE L’ABBE EMMANUEL RUKUNDO

  Arusha, 01 juillet 2007 (FH) – La défense de l’abbé Emmanuel Rukundo, accusé de génocide, assassinat et extermination, s’ouvre lundi prochain devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR).  

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Au cours de cette session qui se poursuivra jusqu’au 27 juillet, la défense entend citer 14 témoins sur la trentaine prévue, selon le conseil principal, Aïcha Condé. Membre d’une famille de 14 enfants, Rukundo, 48 ans, était aumônier militaire pendant le génocide de 1994.   A l’ouverture du procès, le 15 novembre dernier, le représentant du procureur, William Egbe, a accusé le prêtre d’avoir joué « un rôle subtil » dans l’enlèvement et les massacres de Tutsis en avril et mai 1994 par des militaires et des miliciens Interahamwe, principalement dans la région de Kabgayi (centre), dont il est originaire. Egbe a souligné que l’homme d’église a fait tuer non seulement des fidèles mais aussi certains de ses collègues prêtres tutsis. Il l’a par ailleurs accusé d’avoir tenté de violer une fille tutsie après l’avoir enfermée dans une pièce du Petit séminaire Saint Léon, à Kabgayi. « Jamais au grand jamais, il n’a commis aucun des crimes qu’on lui reproche (..) Je suis certaine que nous le démontrerons », avait réagi Me Condé, dénonçant des accusations  bâties sur « des raccourcis ». Le procureur a terminé la présentation de ses moyens de preuve le 12 mars dernier après avoir fait comparaître 18 témoins. L’ex-aumônier militaire commence sa défense une semaine après l’ouverture du procès d’un autre prêtre catholique, Hormisdas Nsengimana, accusé notamment d’avoir tué en personne un vieux collègue tutsi.   Le troisième  ecclésiastique détenu par le TPIR, l’ancien vicaire de la paroisse de Nyange (ouest), Athanase Seromba, a été condamné à 15 ans de prison en décembre dernier. Il attend son procès en appel.   Le procureur en chef, Hassan Bubacar Jallow, a par ailleurs révélé, il y a deux semaines, la mise en accusation de l’abbé Wenceslas Munyeshyaka, vivant en France. M. Jallow envisage de renvoyer le dossier de l’exilé devant la justice française qui a accepté de le juger, un projet dont l’annonce a été aussitôt vigoureusement dénoncée par les autorités rwandaises ainsi que par les associations de survivants. Kigali qui accuse Paris d’avoir joué un rôle dans le génocide de 1994 soutient que la France ne saurait juger « ses complices ».   ER/AT/GF © Agence Hirondelle