Le témoin, qui a disculpé le prêtre de ces allégations, est un des auteurs de ces crimes commis entre avril et juin 1994, qui a plaidé coupable devant un tribunal rwandais.
Il a raconté le déroulement des attaques contre les Tutsis réfugiés dans divers endroits à Kabgayi et a donné les détails sur leurs auteurs. Le procureur implique Rukundo dans ces tueries. Il plaide non coupable.
Le témoin a déclaré qu’il avait suivi de près les informations concernant les attaques à Kabgayi aussi bien en 1994 qu’ultérieurement et qu’à aucun moment Rukundo n’avait été de ceux qui y avaient participé.
« Nous échangions des informations sur ce qui se faisait à Kabgayi. En somme nous parlions de tout ce qui se passait pendant les massacres. Nous n’avons jamais parlé de l’individu que vous avez nommé », a répondu le témoin à l’avocate de Rukundo, Me Aicha Conde (France).
« Il n’y avait pas de secret pendant les événements. Les assaillants se rendaient à tous les endroits. Ils croyaient accomplir les actes de bravoure. Et ils croyaient qu’ils allaient être récompensés. », a -t-il ajouté
A la question de savoir s’il avait appris qu’un prêtre quelconque s’était joint aux tueurs, le témoin a indiqué : «à l’occasion de nos réunions, nous disions que des prêtres étaient des complices. Si nous avions vu un prêtre, nous l’aurions tué ».
Il a par ailleurs déclaré qu’en prison, il avait été chargé de collecter les informations en rapport avec les massacres de Kabgayi auprès de ses co-détenus. Personne parmi eux n’a incriminé Emmanuel Rukundo, a-t-il affirmé.
En procès depuis le 15 novembre 2006, Rukundo présente sa défense depuis la semaine dernière. Trois autres prêtres ont été mis en accusation par le TPIR.
AT/GF
© Agence Hirondelle