Corée du Sud: des femmes "de réconfort" réclament 20 millions de dollars devant la justice américaine

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Des Sud-Coréennes victimes de l'esclavagisme sexuel imposé par l'armée impériale japonaise pendant la Seconde guerre mondiale vont déposer plainte devant la justice américaine pour réclamer 20 millions de dollars de dommages et intérêts, a annoncé mardi leur avocat.

Cette plainte sera déposée le 1er juillet par dix de ces femmes dites "de réconfort" emmenées par Kim Bok-Dog, 89 ans, auprès d'un tribunal de district de Californie, a déclaré leur avocat, Kim Hyung-Jin.

La plainte vise le gouvernement japonais mais aussi des groupes comme Mitsubishi qui sont accusés d'implication dans des crimes de guerre. Les plaignantes ont décidé de se tourner vers la justice américaine après l'échec de procédures similaires au Japon, parce qu'elles veulent que leur dossier soit examiné dans un pays tiers, a-t-il expliqué.

"Le gouvernement japonais doit présenter ses excuses officielles et sincères pour les agissements de ses prédecesseurs et rétablir notre honneur", a dit Kim Bok-Dong lors d'une conférence de presse organisée devant l'ambassade du Japon à Séoul.

D'après de nombreux historiens, jusqu'à 200.000 femmes, pour la plupart des Coréennes mais aussi des Chinoises, des Indonésiennes et des ressortissantes d'autres pays asiatiques, ont été enrôlées de force dans les bordels de l'armée impériale nippone.

La Corée du Sud a normalisé ses relations avec le Japon en 1965 et Tokyo considère que les quelque 800 millions de dollars versés alors à son ancienne colonie à titre de compensation, sous forme de dons ou de prêts, ont réglé la question.

Pour Séoul, le Japon n'a pas vraiment fait amende honorable.

Le Japon et la Corée du Sud se sont engagés lundi à améliorer leurs relations, empoisonnées par ces différends historiques, auxquelles s'ajoutent des différends maritimes, lors du 50e anniversaire de leur difficile normalisation diplomatique.

Le Japon a reconnu en 1993 sa culpabilité dans l'exploitation des "femmes de réconfort" coréennes. A l'époque, un fonds a également été établi pour verser des réparations financières à ces femmes. Toutefois, ce fonds a été financé par des dons privés, non par le gouvernement japonais, au grand dam de Séoul.