« Nous avons appris avec surprise il y a seulement 11 jours que ces trois témoins allaient évoquer des faits relatifs à notre client, dans certains cas des faits nouveaux » incriminant Ntahobali, a plaidé Bertrand Saint Arnaud, dans une requête de plus d’une demi-heure.
« L’équipe de défense de Monsieur Kanyabashi ne devrait pas être autorisée à poser (à ces témoins) des questions se rapportant à Ntahobali », a demandé l’avocat canadien.
La stratégie de défense de Kanyabashi, ancien membre du Parti social démocrate (PSD), met parfois en cause non seulement Ntahobali, mais aussi sa mère, l’ex-ministre de la Famille et de la promotion féminine, Pauline Nyiramasuhuko qui venait du parti présidentiel, le Mouvement républicain national pour la démocratie et le développement (MRND).
Le procureur allègue que Ntahobali était également membre du MRND, ce que nie l’accusé.
Selon la pratique au TPIR, chaque partie, après avoir rencontré un témoin potentiel, fait le résumé de l’entretien et le notifie aux autres parties.
Or, a relevé Me Saint Arnaud, dans les résumés transmis par la défense de Kanyabashi en décembre 2004, ces témoins ne mentionnent pas Ntahobali qui, comme sa mère, a déjà clos la présentation des ses moyens de preuve.
En fin de journée, la chambre n’avait pas encore rendu sa décision.
Ce procès dit de « Butare », du nom de la préfecture d’origine des accusés, implique également les anciens préfets, Alphonse Nteziryayo et Sylvain Nsabimana ainsi que l’ex-maire de Muganza, Elie Ndayambaje. Les six, accusés de crimes de génocide et de crimes contre l’humanité, plaident non coupables. Leur procés, réputé pour sa lenteur, a débuté en juin 2001.
ER/PB/GF
© Agence Hirondelle