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Un par un, les accusés de l’affaire Yumbi répondent à l’appel, le 26 novembre, lors de l’audience devant la Haute Cour militaire de Kinshasa. A ce jour, 78 personnes sont inculpées dans ce dossier, civils ou militaires. Une poignée de responsables d’administrations provinciales et une foule de petites mains, accusés notamment de crime contre l’humanité, d’association de malfaiteurs, de détention illégale d’armes et de munitions de guerre. © Justin Makangara pour JusticeInfo.net
Une partie des accusés comparaissent librement tandis que la grande majorité d’entre eux, qui portent l’uniforme jaune et bleu de la prison frappé du terme « audience » dans le dos, est détenue dans la prison militaire de Ndolo, à Kinshasa, où se déroule l’audience. La plupart des accusés sont membres de l’ethnie minoritaire Ntende qui contrôlait l’administration provinciale à Yumbi, aux dépends des membres de l’ethnie Nunu, majoritaire. © Justin Makangara pour JusticeInfo.net
Les suspects ont été arrêtés par vagues et transférés à Kinshasa, dans la prison de Ndolo, dans les mois suivant les affrontements qui ont fait près de 900 morts, à la fin de l’année 2018 sur le territoire de Yumbi, à l’Ouest de la République démocratique du Congo (RDC). © Justin Makangara pour JusticeInfo.net
Ouvert officiellement le 25 mai 2021, le procès Yumbi a repris pour une journée d’audience, le 26 novembre, après une série de reports dus à des recours et à l’épidémie de Covid-19. © Justin Makangara pour JusticeInfo.net
Le colonel Freddy Mukendi Tshidja-Manga, président de la Haute Cour militaire de Kinshasa. Il indique aux accusés qu’ils vont devoir venir, chacun à leur tour, lorsque leur nom sera cité, répondre aux questions de la cour, de la défense et de la partie civile. © Justin Makangara pour JusticeInfo.net
Le général Molisho B. Franck, représentant du ministère public, a mené l’instruction avant le procès. Il explique que le dossier Yumbi a été retardé du fait du nombre élevé de détenus. © Justin Makangara pour JusticeInfo.net
Leon Mbaka Matalatala s’avance à la barre. Chef du village Makanza et membre de l’ethnie Nunu, l’homme est accusé par son voisin de droite, un policier, d’avoir emporté une main humaine dans un sac « pour utiliser cela dans des rites et cérémonies coutumières ». © Justin Makangara pour JusticeInfo.net
De gauche à droite : l’avocat Alain Nsele Ngomba assiste le chef Matalatala lors de sa confrontation avec le policier Calvin Mumbeno, qui affirme l’avoir trouvé avec une main humaine dans un sac. Matalatala nie catégoriquement l’accusation. « Nous les chefs coutumiers, nous ne sortons pas dehors tard la nuit [et], dans notre coutume, on ne regarde jamais des corps sans vie, ou des cadavres. Toutes ces accusations sont dictées je ne sais pas par qui pour me noyer dans les dossiers sales », déclare-t-il. © Justin Makangara pour JusticeInfo.net
Le chef Mbaka Matalatala Leon reprend sa place dans les rangs des accusés, après plus de deux heures passées à répondre aux questions de la Haute Cour militaire de Kinshasa. © Justin Makangara pour JusticeInfo.net
Jean-Paul Mbaka Leka (à g.), chef de secteur de la localité de Mongama et membre de l’ethnie Ntende, est confronté avec un autre accusé, Denis Bompinda Bongenzenze, chef de groupement du territoire (à d.), dont il était le supérieur hiérarchique à l’époque des faits. © Justin Makangara pour JusticeInfo.net
Jean-Paul Mbaka Leka est accusé d’avoir commis des crimes contre l’humanité avec d’autres membres de son ethnie, les Ntende, alors qu’il était chef de secteur, en transférant de force des membres de l’ethnie Nunu, à la veille d’élections générales et locales. © Justin Makangara pour JusticeInfo.net
Jean-Paul Mbaka Leka se défend : « J’étais en route pour me rendre à Yumbi, assister aux funérailles du chef de groupement Fedor Mantoma, mais j’ai reçu un coup de fil de l’administrateur du territoire me demandant de ne plus venir car l’enterrement avait déjà eu lieu. Le chef de groupement qui était mort dépendait de moi et il était de l’ethnie Nunu, il m’a informé que la situation était tendue et je suis retourné chez moi. » © Justin Makangara pour JusticeInfo.net
De gauche à droite : l’avocat principal Claude Boba Kanyekete, avocat au barreau de Matete ainsi qu’à la Cour Pénale Internationale (à g.), en collectif avec Me Jonas Lingwabi et Me Charlène Yangozo, représentent les parties civiles dans le procès Yumbi. © Justin Makangara pour JusticeInfo.net
La police d’audience, conduite par le premier sergent major Nsamu Wa Nsamu (à d.), clôture la séance par une cérémonie d’honneurs militaires, et annonce la date prévue pour la prochaine audience : le 10 décembre 2021. Seulement quatre accusés – sur un total de 78 – ont comparu ce vendredi 26 novembre. © Justin Makangara pour JusticeInfo.net
Sous les toiles de tentes militaires, près de 80 accusés en chemise « audience ». La reprise du méga procès dit de Yumbi, le 26 novembre, était attendue après des mois de reports depuis son ouverture éclair, en mai 2021. La Haute Cour militaire de Kinshasa juge les auteurs présumés de massacres perpétrés dans quatre villages du territoire de Yumbi (Ouest du Congo), lors d’affrontements entre des membres des ethnies Ntende et Nunu, qui ont fait près de 900 morts en deux jours, les 16 et 18 décembre 2018. Pour ce reportage exclusif, Justice Info a pu entrer dans l’enceinte de la prison militaire de Ndolo.