Israël a supprimé de la liste des ONG pouvant accueillir des volontaires au service civique l'organisation B'Tselem largement citée dans un rapport de l'ONU très critique de l'armée israélienne pendant la guerre à Gaza en 2014, a indiqué un ministre mardi.
Les Israéliens exemptés de service militaire -souvent pour des raisons religieuses- ont la possibilité d'être volontaires dans des organisations, ce qui leur permet de bénéficier des mêmes avantages que leur compatriotes ayant effectué leur service.
B'Tselem fait partie d'un groupe d'ONG qui avait écrit aux autorités judiciaires israéliennes s'inquiétant de "graves violations de la loi humanitaires internationale" dans les bombardement d'immeubles d'habitations dans la bande de Gaza durant la guerre.
Ses recherches sur le conflit de juillet-août 2014, qui a fait près de 2.200 morts côté palestinien et 73 côté israélien en majorité des soldats, ont été abondamment citées dans le rapport de l'ONU publié lundi.
Ce dernier conclu à de "possibles crimes de guerre" commis tant par Israël que par les groupes armés palestiniens pendant le conflit à Gaza.
"Est-ce qu'Israël doit financer ceux qui travaillent contre lui, contre ses soldats? Il y a une limite", a déclaré à la radio israélienne le ministre Uri Ariel, chargé du programme de service civique.
Il a ajouté avoir ordonné que les groupes considérés comme "hostiles" à l'Etat soient retirés de la liste du service civique. "Ce n'est pas que B'Tselem".
Dans une première réaction, la porte-parole de B'Tselem, Sarit Michaeli, a expliqué que son organisation était "très fière de ses recherches" sur l'offensive israélienne contre Gaza en 2014.
Elle a estimé que les déclarations du ministre était une "façon de détourner l'attention" du rapport de l'ONU, vertement critiqué par les autorités israéliennes.