Tchad: un envoyé spécial de RFI giflé et expulsé manu militari

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Un envoyé spécial de Radio France International (RFI) au Tchad a été expulsé mardi soir du pays, après avoir été interpellé brutalement à N'Djamena, rapporte mercredi la radio sur son site internet.

Le journaliste dînait à son hôtel en compagnie de Reed Brody, porte-parole de l'organisation des droits de l'Homme, Human Rights Watch (HRW), quand deux hommes se présentant comme "des agents de la police des airs et frontières", selon des témoignages cités par RFI, "signifient à Laurent Correau son expulsion du territoire tchadien, sans fournir d'explication ni de document officiel".

L'envoyé spécial de RFI tente d'en savoir davantage, passe d'abord plusieurs coups de téléphone, les prétendus agents "s'impatientent", leur montrent un badge, mais "le ton monte: Reed Brody est giflé, Laurent Courreau aussi", selon RFI. Il est conduit manu militari à l'aéroport, puis à bord d'un avion d'Air France.

Laurent Courreau était arrivé dans la capitale N'Djamena jeudi pour réaliser "une série de reportages" en prévision du procès pour "crimes contre l'humanité, crimes de guerre et crimes de torture" de l'ancien président tchadien Hissène Habré, qui s'ouvre le 20 juillet à Dakar.

Mercredi matin, le journaliste a affirmé sur les ondes de sa radio qu'il avait bien "effectué les procédures habituelles d'enregistrement" auprès des autorités dès son arrivée la semaine dernière et qu'elles lui avaient "clairement indiqué" qu'il pouvait commencer à travailler "en attendant de recevoir le document officiel".

L'ambassadrice de France, qui s'est aussitôt présentée à l'aéroport, n'a pu qu'apercevoir le journaliste sans pouvoir lui parler, toujours selon RFI.

Mercredi, la direction de RFI "s'indigne et proteste" contre cette expulsion, et affirme qu' "aucun motif n'a pour l'heure été invoqué".