Cette commission rogatoire canadienne doit se dérouler en France entre le 15 et le 24 janvier mais André Denis, le juge qui dirige le procès à Montréal, ne sait pas encore où. La conférence téléphonique qu'il a tenue, vendredi 14 décembre, avec son homologue français en charge de l'affaire n'a pas apporté les réponses attendues par la défense. « C'est que l'échéance avance de plus en plus et nous aurions besoin d'en savoir plus. Entre les réservations d'hôtels, le transport, etc., un tel déplacement, ça s'organise ! », a déclaré à l'Agence Hirondelle Maître Richard Perras, l'un des trois avocats de Désiré Munyaneza.
« Il n'y a aucun blocage de la part de la France, juste des détails à régler », a assuré l'adjointe du juge Denis. À priori, les trois témoins présentés par la défense devraient être entendus soit à Paris, soit dans les environs de Lyon (est de la France). Leurs témoignages compléteront ceux tenus par la soeur de l'accusé et par une seconde personne (sous anonymat) du 7 au 10 janvier à Montréal.
Désiré Munyaneza, 41 ans, est accusé de crimes de guerres, crimes contre l'humanité et génocide. Si sa culpabilité est établie, il risque l'emprisonnement à perpétuité. La défense souhaiterait également faire comparaître un Rwandais résidant en Belgique, mais celui-ci ne pouvant quitter le Royaume, seule une autre commission rogatoire rendrait possible son témoignage.
M. Munyaneza ne disposant que de 40.000 $Can (21 millions de Frw) pour assumer ses frais de défense, Ottawa s’est engagé avant le début du procès à apporter son aide financière. D'abord estimée à 600 000 $Can (315,5 millions de Frw), la défense a déjà coûté 1,4 million $Can. Aussi, le service fédéral chargé de délivrer les fonds nécessaires est, depuis quelque temps, réticent à avancer de nouvelles sommes, a déploré à l'Agence Hirondelle Me Perras.
Mais le juge Denis a prévenu : il n'hésitera a faire des ordonnances pour rappeler le gouvernement fédéral à ses obligations.
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