Leoluca Orlando, maire de gauche de Palerme, a estimé jeudi que l'Europe vivait "un génocide" avec la mort des immigrés en Méditerranée et qu'il faudrait instaurer leur libre circulation dans l'UE pour éviter ces drames.
"Nous vivons un génocide et dans quelques années, nous les Européens, risquons d'être rendus responsables du génocide", a déclaré M. Orlando à la presse à Rome.
Pour éviter les milliers de morts chaque année lors de traversées désespérées de la Méditerranée à bord d'embarcation de fortune, une seule solution pour le maire de la capitale sicilienne: la liberté d'entrer légalement dans l'UE.
"Si les Syriens, en tant que personnes provenant d'un pays en guerre, ont droit de toute façon au statut de réfugié, pourquoi leur interdire de prendre un billet d'avion Istanbul-Paris, par exemple et les obliger de passer par la Libye, la traversée de la Méditerranée", s'est-il interrogé.
"Les histoires racontées par les survivants qui arrivent en Sicile ressemblent aux récits des internés de Dachau ou d'Auschwitz", a assuré M. Orlando.
Son intervention fait écho aux nombreux organisations humanitaires et responsables politiques qui réclament la mise en place de voies légales épargnant aux réfugiés de devoir enrichir les réseaux de passeurs et risquer leur vie pour venir en Europe, en déposant par exemple leur demande d'asile dans une ambassade européenne là où ils se trouvent.
Le maire de Palerme était à Rome pour une réunion entre le chef du gouvernement Matteo Renzi et des représentants des communes et des régions sur la gestion de l'afflux des migrants, alors que depuis le début de l'année, plus de 60.000 migrants sont arrivés en Italie, et plus de 1.800 sont morts ou ont disparu en mer.
Au cours de cette rencontre, M. Renzi a préconisé des solutions "éthiques et raisonnables". "Les demandeurs d'asile doivent être accueillis et les migrants économiques rapatriés", a-t-il insisté, sans préciser comment faire rapidement la différence entre les deux.
"Cette réunion a été inutile, le chaos continue", a réagi le président de la Lombardie, Roberto Maroni, membre de la Ligue du Nord, parti anti-immigrés proche du Front national français.
Son homologue de la Vénétie, Luca Zaia, membre du même parti, a appelé les préfets, en charge de la gestion des migrants, "à ne plus répondre au téléphone quand le gouvernement appelle".