01.04.08 - RWANDA/GENOCIDE - TROIS RESCAPES DU GENOCIDE ASSASSINES LA SEMAINE DERNIERE

Arusha, 1er avril 2008 (FH) – La principale organisation de rescapés du génocide de 1994 au Rwanda, Ibuka, a dénoncé l’assassinat la semaine dernière de trois survivants, affirmant que ces crimes s'inscrivent dans la poursuite du « plan génocidaire », dans un communiqué parvenu mardi à l’agence Hirondelle.

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« Ibuka (souviens-toi, en langue rwandaise), demande une fois de plus aux autorités nationales de prendre les mesures qui s’imposent en vue de décourager ceux qui poursuivent le plan génocidaire, parce qu’il apparaît que ces actes se multiplient en ce moment où nous approchons de la commémoration en mémoire des victimes du génocide », écrit l’organisation.

Jacques Ntiburirwa, du secteur Remera, dans la ville de Kigali, a succombé samedi à ses blessures après avoir été battu le jour-même par une vingtaine d’assaillants, indique Ibuka.

Cécile Mukandoli, 73 ans, a été tuée jeudi dans son secteur de Mbuye, dans la Province du Sud et son corps a été jeté dans une rivière. Cette rescapée qui a perdu son mari pendant le génocide, laisse 7 orphelins.

Mercredi, un élève du secondaire, Bienvenu Rumata, a été tué par ses collègues, dans leur dortoir, à l’Ecole des Sciences infirmières de Rubengera, dans la Province de l’Ouest, toujours selon ce communiqué en langue rwandaise. Une expertise médicale a révélé que le jeune homme avait d’abord reçu des coups avant d’être étranglé au moyen d’une corde, ajoute Ibuka.

Jeudi dernier, à l’occasion d'une cérémonie à l’Université nationale du Rwanda (UNR), le ministère de l’Education a mis en garde contre l’idéologie du génocide dans les établissements d’enseignement primaire, secondaire et supérieur.

« Le ministère de l’Education est décidé à combattre l’idéologie du génocide à tous les niveaux » (de l’enseignement), a déclaré lors de la cérémonie, le secrétaire d’état au ministère de l’Education, Théoneste Mutsindashyaka.

Il a souligné qu’un universitaire habité par l’idéologie du génocide ne saurait prétendre éclairer le peuple, faisant allusion à la devise de l’UNR qui est « lumière et salut du peuple ».

Mutsindashyaka a rappelé que la chambre des députés a voté, le mois dernier, une loi réprimant "l'idéologie du génocide" et prévoyant des peines pouvant aller jusqu'à la prison à vie.

Le texte doit encore passer devant le Sénat, avant d'être promulgué par le président Paul Kagame.

En janvier, le ministère de l’éducation a renvoyé des dizaines de directeurs d’écoles et d’enseignants accusés de véhiculer l’idéologie du génocide.

Le gouvernement rwandais a par ailleurs nommé le 12 mars les membres de la commission nationale de lutte contre le génocide, un organe prévu par la constitution de 2003 mais qui n’avait pas encore été mis en place.

ER/PB/GF
© Agence Hirondelle