La décision a été annoncée au cours d’une conférence de mise en état de l’affaire présidée par le juge Dennis Byron (Saint-Kitts et Nevis), également président du TPIR.
Ce procès aurait dû s’ouvrir lundi dernier mais il a été reporté en raison des difficultés dans la composition de la chambre.
Kalimanzira, 55 ans, un agronome de formation, a été notamment directeur de la section « développement rural » à la présidence de la République, secrétaire général, puis directeur de cabinet au ministère de l’Intérieur. D’avril à mai 1994, il a dirigé le ministère de l’intérieur à titre intérimaire.
L’accusé s’est rendu le 8 novembre 2005 au TPIR qui l’avait inculpé quatre mois plus tôt. Les conditions de sa reddition restent obscures.
Le procureur affirme qu’il était « très proche » du président intérimaire Théodore Sindikubwabo ainsi que du premier ministre Jean Kambanda, originaires comme lui, de la préfecture de Butare, dans le sud du Rwanda.
Kalimanzira est notamment accusé d’avoir supervisé des attaques contre les Tutsis sur la colline de Kabuye vers le 23 avril 1994.
Selon le procureur, l’accusé aurait, avant l’attaque, encouragé les victimes évaluées à plus de 20.000 par l’accusation, à se réfugier sur la colline, en leur promettant protection et nourriture.
Autour du 5 juin 1994, Kalimanzira, qui plaide non coupable, aurait appelé la population à éliminer les Tutsis, «y compris ceux qui sont encore dans l’utérus de leurs mères».
Depuis sa création, le TPIR a jugé 35 personnes tandis que 27 autres sont en cours de jugement. Il doit théoriquement avoir terminé ses procès en première instance le 31 décembre 2008.
Le dernier procès à avoir été ouvert est celui de l’abbé Hormisdas Nsengimana, ancien recteur du collège du Christ-Roi de Nyanza (sud), le 22 juin 2007.
Sept personnes, détenues à Arusha, attendent encore d'être jugées. Trois autres sont détenues en Europe et 13 sont encore en fuite.
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