Venu témoigner pour la défense du Major Francois Xavier Nzuvonemeye, Sylvestre Ntivuguruza, membre de la garde rapprochée du premier ministre, a raconté qu'à 5 heures du matin, quelques heures après l'attentat qui avait coûté la vie au président Habyarimana, des soldats de la GP sont arrivés à pied, les ont désarmé et les ont mis aux arrêts. Les casques bleus belges et ghanéens qui étaient là ont aussi été désarmés.
Interrogé par l'avocat de Nzuvonemeye, Me Charles Taku, sur l'identité de ces soldats de la Garde présidentielle, le témoin a affirmé qu'il avait reconnu l'un d'entre eux, Coplo Bicamumpaka, car il avait été son instructeur dans le domaine de la protection des personnalités.
Peu après qu'ils aient été désarmés un minibus est arrivé et à emmené les soldats des Nations Unies a raconté le témoin. « J'ai pensé que nous allions être tués, mais Dieu était grand », a-t-il dit. Les assaillants étant alors occupés à rechercher le premier ministre, ils en ont profité pour s'enfuir vers le camp Kacyiru, a-t-il précisé.
Le premier ministre a été assassiné peu après, alors que les casques bleus belges ont été lynchés quelques heures plus tard. Ces tueries qui ont suivi l'attentat contre l'avion présidentiel ont marqué le début du génocide rwandais.
Aux cotés du Major Nzuvonemeye, ancien chef du bataillon de reconnaissance, les chefs d'Etat major de la Gendarmerie et de l'armée rwandaise sont jugés, ainsi que l'ancien chef adjoint du batailon de reconnaissance Innocent Sagahutu. Leur procès a débuté en septembre 2004. La présente session s'achève cette semaine.
NI/PB/GF
© Agence Hirondelle