L'Unesco a dénoncé lundi dans une résolution adoptée à Bonn les "attaques barbares" perpétrées par les djihadistes de l'organisation Etat islamique (EI) contre des sites archéologiques en Syrie et en Irak, les comparant à des "crimes de guerre".
Le texte, adopté à la 39e session du Comité du patrimoine mondial de l'Unesco ouverte dimanche, condamne "les attaques barbares, les violences et les crimes perpétrés (...) à l'encontre du patrimoine culturel d'Irak" par l'organisation de l'Etat islamique, qui multiplie les exactions contre les sites archéologiques, religieux ou historiques situés dans son "califat", à cheval entre l'Irak et la Syrie.
"Les attaques intentionnelles contre des bâtiments consacrés à la religion, à l'enseignement, à l'art, à la science ou à l'action caritative et contre des monuments historiques peuvent constituer des crimes de guerre", insiste l'agence culturelle de l'ONU dans sa résolution.
La résolution dit aussi la "profonde préoccupation" de l'Unesco "pour le site du patrimoine mondial" de la ville antique de Palmyre (centre de la Syrie), conquis fin mai par l'EI qui l'a depuis miné, faisant craindre un désastre.
Des "trésors culturels irremplaçables" sont également menacés par "des fouilles illicites, des cas de pillage et de trafic organisés d'objets culturels" en Afghanistan, en Irak, en Libye, au Mali, en Syrie et au Yémen, s'alarment encore les membres du Comité du patrimoine mondial.
L'Unesco a ouvert dimanche à Bonn la 39e session de son Comité du patrimoine mondial pour examiner d'ici au 8 juillet une trentaine de candidatures à l'inscription au Patrimoine mondial de l'humanité.
Dimanche, la directrice générale de l'Unesco, Irina Bokowa, avait déjà dénoncé la destruction de trésors architecturaux et culturels par l'EI.
En marge de ses travaux, l'Unesco devait par ailleurs entamer lundi une campagne en faveur du patrimoine menacé par les extrémistes, intitulée "Unite4Heritage".