24.11.08 - RWANDA/GACACA - UN "RESCAPE" CONDAMNE A 17 ANS POUR GENOCIDE

Kigali, 24 novembre 2008 (FH) - Un homme qui se présentait comme un rescapé du génocide, Augustin Rugeruza alias Gasongo, a été condamné samedi dernier à 17 ans d'emprisonnement ferme pour crimes de génocide et crimes contre l'humanité, au terme d'un procès en révision à Kigali.

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Gasongo qui avait été acquitté au premier degré et en appel, a été jugé en révision par la juridiction gacaca du secteur Nyarugenge en déplacement à Biryogo, un autre quartier de Kigali.

Survivant du génocide, selon ses propres termes, Gasongo a été reconnu coupable et condamné pour « complicité dans l'assassinat de Camille Kayitani et du pillage de ses biens, d'association de malfaiteurs et d'installation de barrages routiers», selon le jugement lu en audience publique par la présidente de la juridiction, Christine Shamukiga.

Les principaux témoins de l'accusation ont été l'ancien responsable de cellule Ibrahim Ndayitabi et l'ex-conseiller du secteur Biryogo, Amri Karekezi, tous deux condamnés pour leur rôle dans le génocide. A tous les niveaux de la procédure - au premier degré, en appel et en révision-, Rugeruza a toujours clamé son innocence, se disant victime d'un règlement de compte.

D'après lui et selon certains responsables d'Ibuka, la principale organisation de survivants, des génocidaires contre lesquels il avait témoigné se seraient ligués contre lui, en guise de représailles.

Ainsi, lors de l'audience du 18 octobre dernier, Dieudonné Kayitare, responsable du département juridique au sein d'Ibuka, s'était indigné du témoignage sous serment d'Amri Karekezi, condamné à la réclusion criminelle à perpétuité et à la dégradation civique totale, en vertu de l'art.76 de la loi sur les gacaca. « Comment se fait-il qu'un condamné du genre témoigne sous serment ? », s'était-il interrogé.

« Gasongo est un Tutsi originaire de Kibuye et il était nouveau dans le quartier, pendant le génocide. Pour donner le change, il s'est tout simplement mêlé à la masse des tueurs. Il doit en répondre, aujourd'hui », a expliqué à l'agence Hirondelle, une septuagénaire tutsie qui était voisine de l'accusé au moment des faits.

SRE/ER/GF

© Agence Hirondelle