25.11.08 - TPIR/KALIMANZIRA - UNE DEFENSE A VIVE ALLURE POUR CALLIXTE KALIMANZIRA

Arusha, 25 novembre 2008 (FH) - Ouverte la semaine dernière devant le Tribunal pénal international du Rwanda (TPIR), la défense de Callixte Kalimanzira, ancien directeur de cabinet au ministère de l'Intérieur, se poursuit à une allure record, avec 15 témoins cités en 5 jours et demi d'audience.

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Pour les seules journées de lundi et mardi, 7 personnes sont défilé à la barre. La plupart d'entre elles ont été, dans une large mesure, entendues à huis clos.

Sur sa liste initiale, Me Arthur Vercken, le conseil principal de Kalimanzira, comptait 71 témoins parmi lesquels l'accusé; mais l'avocat français n'exclut pas de renoncer à certains d'entre eux.

Ces témoins viennent « du Rwanda et de la diaspora rwandaise », a indiqué le défenseur à l'agence Hirondelle, en précisant que sa liste ne comprend aucun témoin-expert. Les témoins-experts sont généralement plus longs car il évoquent le contexte alors qu'un témoin ordinaire n'est invité qu'à parler des faits auxquels il est censé avoir assisté.

Me Vercken affirme que les personnes citées par son équipe « vont droit au but », en déposant « directement sur les questions qui intéressent la chambre », ce qui expliquerait cette vive allure.

A l'entame de la défense le 17 novembre, l'avocat avait relevé que son client faisait face « à un multitude de 53 micro accusations réparties sur près de 3 mois dans 5 grandes communes » de la préfecture de Butare, dans le sud du Rwanda.

Les faits les plus graves concernent le rôle qu'il aurait joué dans le massacre de milliers de Tutsis qui avaient cherché refuge sur la colline de Kabuye, dans la sous-préfecture de Gisagara (préfecture de Butare) vers fin avril 1994. Perpétrées par des soldats, des miliciens Interahamwe et des réfugiés burundais, les tueries de Kabuye ont duré plusieurs jours, selon l'accusation.

L'accusé, un agronome de formation, a assuré en avril et mai 1994 le fonctionnement du ministère de l'Intérieur. Le ministre, dont il était le directeur de cabinet, n'était pas revenu au Rwanda après la mort du président Juvénal Habyarimana.

Le procès s'est ouvert le 5 mai dernier. Kalimanzira qui plaide non coupable est poursuivi pour génocide, complicité dans le génocide, incitation directe et publique à commettre le génocide.

Le procureur a terminé son accusation le 30 juin après avoir fait comparaître 24 témoins en 16 jours d'audience.

ER/PB/GF

© Agence Hirondelle