Au premier jour de son témoignage pour sa propre défense, le capitaine, qui commandait un escadron du bataillon de reconnaissance, a affirmé que l'armée rwandaise avait fait tout ce qui était en son pouvoir pour arrêter les massacres.
Parlant de son expérience personnelle, il a indiqué que, bien qu'aux prises avec les rebelles du Front patriotique rwandais (FPR, actuellement au pouvoir), il avait pu sauver des vies humaines. « Quand j'évacuais ces gens, je ne faisais pas de discrimination entre Hutus et Tutsis. Je ne suis pas sûr d'avoir rencontré un Twa », a-t-il clamé. Les Twas constituent le troisième groupe ethnique de ce petit pays. Ils représentent moins de 1% de la population.
Sagahutu a par ailleurs affirmé avoir sauvé une dizaine de soldats belges de la force onusienne (autres que les 10 tués le 7 avril 1994). Défendant l'honneur de son escadron, il a indiqué qu'à sa connaissance, aucun des ses hommes n'était poursuivi ni au Rwanda ni ailleurs dans le monde.
Il a expliqué qu'après l'assassinat du président Juvénal Habyarimana dans la soirée du 6 avril 1994, son escadron était aussitôt allé protéger les endroits stratégiques comme la présidence de la République, la radio nationale, les banques et les télécommunications.
Sagahutu, qui poursuit sa déposition mardi, est jugé avec son ancien patron, le major François-Xavier Nzuwonemeye qui commandait le bataillon de reconnaissance, l'ex- chef d'Etat-major de l'armée, le général Augustin Bizimungu et l'ancien patron de la gendarmerie, le général Augustin Ndindiliyimana.
Inculpés de crimes de génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre, les 4 officiers plaident non coupables depuis le début de leur procès en septembre 2004.
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