Guerre en Ukraine: la situation sur le terrain au 112e jour

Kiev a réaffirmé son refus de lâcher le Donbass aux forces russes, région "vitale" pour l'Ukraine selon les termes de son président et dont le contrôle est au coeur des combats dans la ville de Severodonetsk.

"La défense de la région est essentielle pour donner une indication sur celui qui dominera (sur le terrain) dans les semaines à venir", a estimé le chef de l'Etat ukrainien Volodymyr Zelensky.

Voici un point de la situation mercredi au 112e jour de la guerre à partir d'informations des journalistes de l'AFP sur place, de déclarations officielles ukrainiennes et russes, de sources occidentales, d'analystes et d'organisations internationales.

- L'Est -

La Russie a appelé les Ukrainiens à cesser leur "résistance absurde" à Severodonetsk et proposé un "couloir humanitaire" pour en évacuer mercredi les civils. "Un couloir humanitaire sera ouvert [...] le 15 juin" de 05H00 GMT à 17H00 GMT, a indiqué le ministère russe de la Défense, assurant qu'il garantirait "l'évacuation en toute sûreté de l'ensemble des civils, sans exception".

Mais Kiev a exhorté ses combattants à "tenir le coup".

Selon une journaliste de l'AFP sur place, les routes entre Kramatorsk et Lyssytchansk, ville jumelle de Severodonetsk, sont utilisées pour acheminer des armes, notamment des lance-roquettes multiples Grad et des canons d'artillerie, pendant que des véhicules spéciaux transportent des chars devant être réparés.

Les troupes russes "contrôlent la majorité de Severodonetsk", a estimé le ministère britannique de la Défense, qui s'attend à ce qu'elles soient "fixées dans et autour" de l'usine d'Azot "pendant que les combattants ukrainiens peuvent survivre dans les sous-sols".

Une façon, comme dans l'immense aciérie de Marioupol (Sud), il y a quelques semaines, "d'empêcher temporairement les Russes" d'envoyer les unités présentes sur le site combattre ailleurs.

- Armes détruites -

L'armée russe a affirmé avoir détruit un entrepôt d'armes livrées par des pays de l'Otan, alors que le président Zelensky a appelé les Occidentaux à accélérer leurs livraisons au pays.

"Des missiles de croisière Kalibr de haute précision ont détruit près de la localité de Zolochiv un entrepôt de munitions d'armes étrangères fournies à l'Ukraine par les pays de l'Otan, notamment des obusiers M777 de 155 mm", selon le ministère russe de la Défense.

- Armes attendues -

Le Groupe de contact pour l'Ukraine se réunissait mercredi à Bruxelles pour discuter d'une éventuelle accélération de ses livraisons d'armes, en marge d'une réunion ministérielle de l'Otan.

"Bruxelles, nous attendons une décision", a indiqué à cet égard un conseiller de la présidence ukrainienne. "Le ratio Russie/Ukraine en artillerie est de l'ordre de 10 contre 1", a tweeté Mikhaïlo Podoliak.

Cela "demande du temps" car il faut former les militaires ukrainiens à leur utilisation, a répondu le secrétaire général de l'Alliance, Jens Stoltenberg. "La transition entre le matériel de l'époque soviétique et le matériel moderne de l'Otan impose que les Ukrainiens soient prêts à l'utiliser", a-t-il souligné évoquant "une transition difficile, exigeante".

Le Royaume-Uni va livrer de façon "imminente" des systèmes de lance-roquettes multiples à l'Ukraine, a indiqué pour sa part le ministre britannique de la Défense, Ben Wallace.

- Diplomatie -

Le président français Emmanuel Macron a jugé mercredi nécessaires "de nouvelles discussions" avec l'Ukraine, sans confirmer directement une visite à Kiev évoquée par plusieurs médias. "Aux portes de notre Union européenne, se joue une situation géopolitique inédite", a-t-il estimé en Roumanie, constatant le besoin "de nouvelles discussions en profondeur et de nouvelles avancées".

A Pékin, le président chinois Xi Jinping a assuré son homologue russe Vladimir Poutine de son soutien "sur les questions de souveraineté, de sécurité, ainsi que sur d'autres questions d'intérêt fondamental et préoccupations majeures", selon la télévision publique CCTV.

- Crimes de guerre -

A Boutcha et Irpin, la commission de l'ONU sur l'Ukraine a reçu des informations concernant des meurtres arbitraires de civils, la destruction et le pillage de biens, ainsi que des attaques contre des infrastructures civiles, notamment des écoles", a déclaré son président, Erik Mose.

Mais "à ce stade, nous ne sommes pas en mesure de faire des constatations factuelles ou de nous prononcer sur des questions relatives à la qualification juridique des événements". Les autorités ukrainiennes ont accusé la Russie de crimes de guerre, ce que Moscou a nié.

- Dizaines de milliers de morts -

Il n'existe aucun bilan global des victimes civiles du conflit. Pour la seule ville de Marioupol (Sud-Est), tombée en mai au terme d'un terrible siège, les autorités ukrainiennes avaient évoqué quelque 20.000 morts.

Sur le plan militaire, des sources de sécurité occidentales évoquent désormais de 15.000 à 20.000 soldats russes tués. Les forces ukrainiennes perdent chaque jour une centaine de soldats, selon Kiev.

Aucune statistique indépendante n'est disponible.

- Un tiers des Ukrainiens déplacés ou réfugiés -

Plus de sept millions d'Ukrainiens sont déplacés à l'intérieur de leur pays, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Haut Commissariat aux réfugiés de l'ONU (HCR). S'y ajoutent 7,4 millions qui ont fui à l'étranger, dont plus de la moitié en Pologne.

Avant l'invasion russe, l'Ukraine comptait 37 millions d'habitants dans les régions contrôlées par Kiev.

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