Selon ce texte transmis au bureau de l'Agence France presse à Nairobi, c'est la première fois que le Rwanda exclut un membre d'HRW depuis 1991 que l'organisation porte son attention sur les droits de l'homme dans ce pays.
Allison Des Forges avait notamment coordonné l'ouvrage collectif d'HRW sur le génocide intitulé «Aucun témoin ne doit survivre ». Elle a témoigné pour l'accusation dans la plupart des procès du TPIR.
Déjà en septembre, elle avait été interdite d'accès alors qu'elle arrivait par la route de Bujumbura, la capitale du Burundi voisin. Le 2 décembre, arrivant par avion de Bruxelles à l'invitation de l'ambassade britannique, elle a été interdite de débarquer de l'avion qui est reparti avec retard.
Aucune explication n'a été fournie à HRW sur les raisons de cette mesure. L'organisation qui entretient une mission permanente au Rwanda avait publié en juin dernier un rapport très critique sur la justice dans ce pays.
Auparavant, elle s'était clairement opposée au projet du TPIR de transférer des accusés devant le Rwanda. Plus récemment, HRW a dans un communiqué demandé aux Nations unies que les crimes commis par le FPR en 1994 pendant la guerre soient déférés devant le TPIR.
Avant Alison des forges, d'autres chercheurs, historiens ou sociologues comme Filip Reyntjens, Claudine Vidal et André Guichaoua se sont vus refuser l'accès au Rwanda après la publication de travaux critiques sur le régime en place à Kigali.
PB/GF
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