Les juges ont ordonné à Me Turner de ne pas prévoir plus de 10 témoins à citer pour la défense qui aurait dû débuter le même jour dans la matinée.
L'avocate qui compte en présenter 18 a déclaré qu'elle faisait « face à des obligations contradictoires », expliquant que la réduction du nombre de témoins « compromettrait les moyens de défense ».
« Si vous m'ordonnez de me limiter à 10 témoins, je présente ma démission séance tenante », a-t-elle lancé à la chambre. Ce ton n'a pas du tout plu au juge président, Lee Gacuiga Muthoga, qui a trouvé l'attitude de l'avocate « insultante et désobligeante ».
« Les décisions de la chambre doivent être respectées, ce n'est pas facultatif », a rappelé le juge kényan, annonçant que les débats étaient reportés à mercredi matin pour permettre à la défense de déposer la liste des 10 témoins.
Me Turner a par ailleurs accusé les autorités rwandaises d'avoir convoqué certains témoins potentiels de Nshogoza. La chambre a ordonné au greffe de mener une enquête sur ses allégations.
Me Nshogoza, du barreau de Kigali, est accusé d'avoir suborné 5 témoins alors qu'il travaillait comme enquêteur au sein de l'équipe de défense de l'ex-ministre de l'Enseignement supérieur Jean de Dieu Kamuhanda, condamné par le TPIR à la prison à vie.
Les faits se seraient déroulés à Kigali et à Gasabo (banlieue de Kigali) ainsi qu'à Arusha, entre le 1er mars 2004 et le 31 mai 2005.
Le procureur a cité, à l'appui de ces accusations contre Me Nshogoza, 5 témoins à charge qui ont été entendus du 9 au 19 février.
L'accusé encourt une peine maximale de cinq ans de prison ou une amende de 10.000 dollars américains, voire les deux.
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