« Elle est retournée à Paris hier (mardi) pour répondre aux juges français », écrit le quotidien rwandais.
Mme Kabuye, sous contrôle judiciaire, était rentrée dans son pays à la mi-février pour un séjour temporaire parmi les siens. Elle avait déjà été autorisée par la justice française à passer les fêtes de fin d'année dans son pays.
Dans un communiqué rendu public le lendemain de son deuxième retour temporaire à Kigali, le gouvernement rwandais avait « vivement réitéré son souhait de voir la justice française accélérer les processus du procès afin de ne pas continuer à retenir une femme innocente hors de sa famille, de son pays et de son travail ».
« Mme Kabuye est innocente et mérite une justice rapide et équitable », poursuivait ce texte signé par la ministre rwandaise de l'Information et porte-parole du gouvernement, Louise Mushikiwabo.
Sous le coup d'un mandat d'arrêt international délivré en 2006 par la justice française, Mme Kabuye avait été interpellée le 9 novembre 2008 en Allemagne et transférée à Paris où elle a été inculpée pour complicité d'assassinats et association de malfaiteurs, le tout en relation avec une entreprise terroriste.
Les juges d'instruction la soupçonnent d'avoir pris part à l'attentat perpétré, le 6 avril 1994, contre l'avion du président rwandais de l'époque, Juvénal Habyarimana. Cet attentat, dans lequel M. Habyarimana a été tué, est considéré comme l'élément déclencheur du génocide qui a fait selon l'ONU environ 800.000 morts au sein de l'ethnie tutsie.
Mme Kabuye est soupçonnée d'avoir participé à l'hébergement du commando qui aurait tiré sur l'avion présidentiel.
L'équipage de l'appareil était français, ce qui a permis l'ouverture d'une procédure judiciaire à Paris.
Cette procédure est au coeur d'un différend qui oppose depuis deux ans Paris et Kigali, et elle a contribué à la rupture de leurs relations diplomatiques.
SRE/ER/GF
Agence Hirondelle