« Il n'y a pas eu de massacres de Tutsis au camp. J'étais là, je n'ai pas vu cela, je n'ai même pas entendu qu'une personne y ait été tuée », a déclaré cette dame qui était désignée pour sa déposition par le nom de code NEC. Selon des témoins à charge, des Tutsis auraient été tués au camp Mukamira en avril 1994, à l'instigation du lieutenant- colonel Setako, un fils de la région.
NEC, 14 ième témoin de la défense dans cette affaire, les a contredits en affirmant que d'autres Tutsis s'étaient réfugiés au camp après le début des massacres et qu'ils avaient eu la vie sauve. Elle a par ailleurs déclaré que le commandant du camp, le major Laurent Bizabarimana, avait conseillé aux Tutsis de ne pas s'aventurer hors de la garnison où ils risquaient d'être tués.
Accusé de crimes de génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre, Setako qui présente ses témoins depuis le 4 mai plaide non coupable.
Diplômé de l'Ecole supérieure militaire (ESM) et de la Faculté de Droit de l'Université nationale du Rwanda (UNR), l'officier était, pendant le génocide de 1994, directeur des Affaires juridiques au ministère de la Défense
Il a été arrêté dans un centre de demandeurs d'asile aux Pays Bas en février 2004 et son procès a débuté le 25 août 2008.
Plusieurs autres officiers de l'ancienne armée rwandaise, parmi lesquels l'ex-chef d'état-major, le général Augustin Bizimungu, sont en procès devant le TPIR.
En décembre dernier, l'ex-directeur de cabinet au ministère de la Défense, le colonel Théoneste Bagosora, l'ancien commandant du secteur opérationnel de Gisenyi (nord), le colonel Anatole Nsengiyumva, et l'ancien commandant du bataillon paracommando, le major Aloys Ntabakuze, ont été condamnés à la prison à vie. L'ex- chef des opérations à l'Etat- major de l'armée, le général Gratien Kabiligi qui était jugé avec eux, a, de son côté, été acquitté.
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