29.05.09 - TPIR/SYNTHESE HEBDOMADAIRE - GEORGES RUGGIU A RECOUVRE LA LIBERTE

Arusha, 29 mai 2009 (FH) - Le principal événement de la semaine au Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) a été l'annonce jeudi de la libération anticipée accordée le mois dernier par l'Italie à Georges Ruggiu, seul non Rwandais à avoir été mis en accusation par cette juridiction.

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Pendant le génocide, Ruggiu était présentateur à la tristement célèbre Radio-télévision libre des mille collines (RTLM).

Selon le porte-parole du TPIR, Roland Amoussouga, les autorités italiennes l'ont remis en liberté le 21 avril dernier, à l'insu des responsables du tribunal. Une violation du statut du TPIR qui dispose que seul le président du tribunal a compétence pour ce genre de mesure, quel soit le lieu de détention du condamné. Mathématiquement, cet Italo-belge était supposé sortir de prison le 20 juillet prochain, selon Amoussouga.

Arrêté au Kenya le 23 juillet 1997 et remis le même jour au TPIR à Arusha, en Tanzanie, Ruggiu avait été condamné à 12 ans de prison en juin 2000, après avoir  plaidé coupable d'incitation directe et publique à commettre le génocide et de persécution.

En février 2008, Ruggiu avait été transféré dans une prison italienne en vertu d'un accord sur «l'exécution des peines » conclu entre l'Italie et les Nations Unies.

Dans les salles d'audience, le procureur a bouclé la présentation de ses moyens de preuve mardi dans le procès de l'ancien sous-préfet Dominique Ntawukulilyayo accusé de génocide et d'incitation directe et publique à commettre le génocide.

En tout 12 témoins à charge ont défilé à la barre en 12 jours d'audience depuis l'ouverture du procès le 6 mai. L'accusé, qui clame son innocence, devrait citer ses témoins à partir du 14 septembre. Ntawukulilyayo était sous-préfet de Gisagara, dans la préfecture de Butare (sud).

Le même jour, la défense du lieutenant-colonel Ephrem Setako a été suspendue pour reprendre le 15 juin. Vingt témoins à décharge sont déjà passés à la barre et une dizaine d'autres sont attendus au cours de la prochaine session.

Jeudi, c'est le procès des trois anciens dirigeants de l'ex-parti présidentiel qui a été ajourné au terme de la déposition de l'un des accusés.

Tout au long de son témoignage qui avait débuté la semaine dernière, l'ancien vice-président du Mouvement républicain national pour la démocratie et le développement (MRND), Edouard Karemera, a affirmé que le gouvernement en place en 1994 était impuissant face au génocide.

ER/GF

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