Bosnie : les parents des victimes de Srebrenica font appel d'une décision de justice

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Les parents des milliers de personnes massacrées en 1995 dans la ville bosnienne de Srebrenica ont fait appel mardi d'une décision d'un tribunal néerlandais qui ne leur donne que partiellement satisfaction concernant la responsabilité des Casques bleus néerlandais dans cette tragédie.

Les familles des victimes ont engagé des poursuites contre le gouvernement des Pays-Bas, accusant les soldats néerlandais du contingent de l'ONU de n'avoir pas su protéger les quelque 8.000 hommes et garçons musulmans assassinés en juillet 1995 à Srebrenica par les forces serbes de Bosnie, peu avant la fin de la guerre intercommunautaire de 1992-95, une tuerie dont on marque cette semaine le 20e anniversaire.

L'enclave de Srebrenica avait été déclarée zone protégée par les Nations unies, mais les Casques bleus néerlandais avaient été incapables de la défendre.

L'année dernière, un tribunal de La Haye a conclu que l'Etat néerlandais était responsable de la mort le 13 juillet 1995 de plus de 300 hommes et garçons bosniens massacrés par les Serbes de Bosnie après avoir été expulsés d'une zone où leur sécurité était assurée par l'ONU.

Mais les mêmes juges avaient considéré que l'Etat ne pouvait être tenu pour responsable des actions des soldats néerlandais avant la chute de Srebrenica et donc de la mort de milliers de personnes à la suite de l'entrée des troupes serbes de Bosnie.

"Nous voulons maintenant que le tribunal statue que l'Etat néerlandais est aussi responsable de l'assassinat des autres hommes par les Serbes de Bosnie", a déclaré Marco Gerritsen, un avocat représentant plus de 6.000 parents des victimes.

"Le bataillon néerlandais n'a pas protégé les civils et les réfugiés dont ils avaient la charge", ont ajouté l'ensemble des avocats des plaignants dans un communiqué.

L'Etat néerlandais avait lui aussi annoncé, l'année dernière, son intention de faire appel.

Le massacre de Srebrenica, le pire en Europe depuis la fin de la Deuxième guerre mondiale, est qualifié de génocide par la justice internationale (Tribunal international pour l'ex-Yougoslavie et Cour pénale internationale), mais les responsables serbes de Bosnie refusent ce qualificatif.