Il s'agit notamment de personnes « qui avaient été libérées après plusieurs années d'emprisonnement » mais qui disent « avoir peur d'être ré-arrêtées » pour génocide, rapporte la Ligue burundaise des droits de l'homme, Iteka.
« Ces personnes ne se dirigent pas vers l'administration, mais préfèrent s'installer dans des ménages » burundais de la province de Kirundo (nord), poursuit la Ligue.
Selon les médias rwandais, les fugitifs viennent essentiellement des districts de Gisagara, Huye et Nyanza, dans la Province du Sud.
Le maire de Gisagara, Léandre Karekezi a affirmé mardi, sur les ondes de Radio Rwanda, que « ces gens avaient trompé la justice » au cours de leurs premiers procès, bénéficiant ainsi de peines clémentes. Mais, a-t-il poursuivi, des enquêtes supplémentaires menées en juillet dernier par les juridictions semi-traditionnelles gacacas « les ont épinglées » pour leur rôle dans le génocide.
« Elles ont alors commencé à s'enfuir au Burundi ou vers d'autres régions du Rwanda », a indiqué le responsable administratif.
Mis à part ces Rwandais qui fuient la justice de leur pays, quelque 600 Burundais rentrés d'exil après juillet 1994 sont accusés par Kigali d'avoir pris part au génocide perpétré contre les Tutsis.
L'implication de réfugiés burundais dans le génocide est souvent évoquée, non seulement sur les collines rwandaises où siègent les juridictions gacacas mais aussi dans les salles d'audience du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), basé à Arusha, en Tanzanie.
Parmi les noms cités, figurent quelques acteurs de la scène politique actuelle à Bujumbura.
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