Poursuivi pour génocide et incitation directe et publique à commettre le génocide, Ntawukulilyayo, qui clame son innocence, était sous-préfet de Gisagara (sud) en 1994.
Mme Raffin a vécu au Rwanda de 1968 à 1997, travaillant notamment pour l'ONG Caritas dans le sud du pays, ce qui lui a permis, au cours des trois dernières années de sa mission, de sillonner la préfecture de Butare, théâtre des faits reprochés à l'ancien responsable administratif.
Quinzième témoin à décharge, elle a déclaré, en interrogatoire principal, n'avoir jamais entendu mentionner le nom de Ntawukulilyayo parmi les responsables du génocide à Butare.
De telles dépositions très indirectes, bien que de peu de poids, sont fréquentes devant le TPIR.
Après cette brève audition, le procès a été ajourné à mardi matin, le témoin suivant n'étant pas encore prêt.
L'ancien responsable administratif est notamment accusé d'avoir fait massacrer, « entre le 21 et le 25 avril 1994 », les Tutsis qui s'étaient retranchés sur la colline de Kabuye, dans son entité administrative.
Il a été arrêté le 16 octobre 2007 à Carcassonne, dans le sud-ouest de la France, sur la base d'un mandat d'arrêt émis par le TPIR le 21 septembre de la même année.
Il a par la suite vainement tenté de s'opposer à sa remise au TPIR, une bataille qu'il a portée jusqu'à la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH).
Transféré à Arusha en juin 2008, Ntawukulilyayo est le troisième accusé remis par la France à ce tribunal. En 2000, Paris avait acheminé au TPIR l'ex-ministre de l'Enseignement supérieur Jean de Dieu Kamuhanda définitivement condamné à la prison à vie, et le major François-Xavier Nzuwonemeye, qui attend le verdict de la chambre.
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