Le témoin protégé «YAQ» a indiqué que cet incident se serait déroulé le 24 avril 1994. «Le lendemain, les tueries avaient effectivement commencé», a-t-il déclaré.
YAQ a par ailleurs accusé Muvunyi d’avoir, quelques semaines plus tard, blâmé un responsable local en commune Mugusa qui cachait les Tutsis. Il aurait qualifié ces derniers de «serpents».
«Lorsqu’un serpent s’enroule autour d’une calebasse, il faut casser la calebasse aussi», aurait indiqué le colonel Muvunyi. Ces propos tenus en kinyarwanda signifiaient que ceux qui protégeaient les Tutsis risquaient, comme eux, la mort, selon le témoin.
Onzième témoin à charge dans ce procès qui a commencé le 28 février 2005, YAQ est un repenti qui a avoué devant la justice rwandaise sa participation au génocide de 1994.
Mis aux arrêts en 1995, le témoin est en liberté conditionnelle depuis deux ans. Il attend de comparaître devant une juridiction semi- traditionnelle Gacaca, a-t-il dit.
En contre- interrogeant YAQ, l’avocat américain, Me William Taylor, a fait remarquer que son procès avait été retardé pour lui permettre de témoigner contre Muvunyi. Il a en outre soutenu qu’il espérait «bénéficier d’une réduction de peine» en échange de sa déposition devant le TPIR.
Me Taylor a par ailleurs relevé que dans son témoignage, YAQ s’était éloigné de ses déclarations aux autorités rwandaises et aux enquêteurs du parquet.
Le colonel Muvunyi répond de cinq chefs d’accusation de génocide et de crimes contre l’humanité portant sur des massacres de Tutsis à Butare. Il plaide non coupable.
GA/GF