Il est notamment accusé d’avoir incité ses soldats à commettre des massacres. L’accusé plaide non coupable.
Le témoin « CCQ », ainsi surnommé pour dissimuler son identité, a déclaré qu’il avait vu l’officier rwandais le 21 avril 1994 devant l’ Hôtel Faucon (Butare ville), en compagnie de militaires et d’un chef milicien qui y tenaient une barrière. « Il semblait donner des ordres, mais je ne me suis pas approché de lui pour entendre ce qu’il disait », a toutefois reconnu le témoin, expliquant que des Tutsis y étaient sélectionnés sur base de leurs cartes d’identité, avant d’être arrêtés.
Le témoin a par ailleurs affirmé « des militaires » de l’ESO armés de fusils et d’une épée « maculée de sang » avaient tué trois jeunes gens près du centre de santé de Butare. « Leurs corps avaient été jetés dans un égout » a-t-il précisé.
A la question de savoir comment il avait lui-même survécu sur les barrages routiers alors qu’il était Tutsi, le témoin a indiqué que sa carte d’identification portait la mention « Hutu », ce qui, d’après lui, avait dérouté les tueurs.
S’agissant des contradictions entre les déclarations écrites du témoin et sa déposition devant la chambre, le témoin a jeté le tort aux enquêteurs du parquet qui auraient mal consigné ses propos.
Le procès Muvunyi a débuté le 28 février 2005. Neuf témoins à charge ont à ce jour déjà défilé à la barre.
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