Le condamné, gravement malade, ne sera cependant pas incarcéré.
Les audiences, qui ont duré un mois, se sont déroulées en l'absence de l'accusé qui se fait soigner pour un cancer généralisé. Son avocat avait sans succès demandé le report du procès. Nkezabera avait ensuite refusé que ce dernier le représente devant la Cour.
Celle-ci a suivi les réquisitions du procureur fédéral.
« Justice a été faite. C'était le plus gros poisson jugé par la justice belge», ont commenté Mes Philippe Lardinois et Luc Walleyn, deux des avocats des parties civiles.
Alain Gauthier, le président du Collectif français des parties civiles pour le Rwanda (CPCR), a salué, quant à lui, un jugement « exceptionnel ». Il a appelé la France à suivre l'exemple de la Belgique et à juger les présumés génocidaires présents sur son territoire.
Pour sa part, Me Gilles Vanderbeck, l'avocat de Nkezabera, a dénoncé un « procès à charge, sans contradiction ». «Le report aurait été accepté pour n'importe quel citoyen. Mais parce que les « procès Rwanda » coûtent cher, (...) il y a eu beaucoup de pression et on a piétiné trois rapports médicaux », a-t-il déclaré par téléphone à l'agence Hirondelle.
Me Vanderbeck et son client n'ont pas encore décidé s'ils allaient faire opposition et demander un nouveau procès, comme la loi les y autorise en cas de procès par défaut.
Nkezabera était en 1994 l'un des cinq directeurs de la Banque commerciale du Rwanda (BCR). Proche du pouvoir, conseiller économique et financier des Interahamwe, la principale milice impliquée dans les tueries, il était aussi partie prenante dans la gestion de la Radio mille collines (RTLM), qui diffusait des appels au massacre.
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