Pour le juge Byron qui s'exprimait devant le Conseil de sécurité auquel il présentait son rapport d'étape, les 11 fugitifs, dont Félicien Kabuga, l'argentier présumé du génocide, « ont trop longtemps joui de l'impunité ». Le président du TPIR a par ailleurs estimé que la justice ne serait pas équitable si les acquittés ne trouvaient pas de pays d'accueil.
Sur place au TPIR, la défense de Yussuf Munyakazi, doyen des détenus du tribunal, a obtenu mercredi un délai supplémentaire de 7 jours ouvrables pour le dépôt de ses conclusions écrites. Les parties avaient jusqu'au 07 décembre pour déposer leurs mémoires en attendant les réquisitions et plaidoiries prévues fin janvier 2010.
Munyakazi, 74 ans, est notamment accusé d'avoir dirigé des attaques meurtrières contre les Tutsis qui avaient cherché refuge dans des églises catholiques de la préfecture de Cyangugu en 1994.
Lors de sa déposition en octobre dernier, il a réfuté toutes les allégations portées contre lui, soulignant qu'il avait, en bon musulman, fait tout son possible pour sauver des vies humaines.
Un seul procès, celui de l'ex-ministre de la Jeunesse, Callixte Nzabonimana, se trouvait inscrit au rôle du TPIR cette semaine, avec la suite du défilé des témoins à charge, entendus principalement à huis clos.
La semaine prochaine, la chambre se déplacera au Rwanda pour recueillir la déposition d'un témoin gravement malade. L'ex-ministre qui plaide non coupable est accusé d'avoir été le principal instigateur des massacres de Tutsis dans sa préfecture d'origine, Gitarama (centre).
A partir de mardi, le tribunal entendra l'ancien sous-préfet de Gisagara (sud), Dominique Ntawukulilyayo, qui déposera pour sa défense. L'ex-responsable qui clame son innocence, répond, entre autres crimes, du massacre, en avril 1994, de milliers de Tutsis qui avaient cherché refuge sur la colline de Kabuye.
ER/GF
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