Le parti de l'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo a annoncé dimanche se donner "tous les moyens légaux" pour l'inscrire sur la liste électorale, dont il est toujours radié, quatre mois avant les élections municipales et régionales.
Le Parti des peuples africains-Côte d'Ivoire (PPA-CI) "se donnera tous les moyens légaux pour parvenir à l'inscription du nom de son excellence monsieur le président Laurent Gbagbo sur la liste électorale définitive", a-t-il déclaré dans un communiqué.
L'ancien président, radié de la liste électorale publiée samedi, ne pourra pas voter aux élections locales prévues le 2 septembre. Selon le PPA-CI, sa radiation est "une violation flagrante du code électoral par la Commission électorale indépendante (CEI)".
M. Gbagbo avait été acquitté par la justice internationale de crimes contre l'humanité commis lors de la sanglante crise post-électorale de 2010-2011, mais reste sous le coup d'une condamnation à 20 ans de prison en Côte d'Ivoire pour le "braquage" de la Banque centrale des Etats d'Afrique de l'Ouest (BCEAO) en 2011.
Cette condamnation, prononcée en 2018 alors qu'il était emprisonné à la Haye, avait entraîné la déchéance de ses droits civiques et politiques et donc sa radiation des listes électorales.
Et la grâce accordée par le président Alassane Ouattara l'an dernier dans cette affaire ne change pas ce statut.
Dans le communiqué, le PPA-CI "rejette avec véhémence les raisons sur lesquelles la CEI se fonde pour refuser la réinscription" de Laurent Gbagbo sur la liste électorale, et juge "inadmissible d'imputer des faits de braquage de la BCEAO" à l'ancien président.
Des réclamations peuvent être faites par le PPA-CI auprès de la CEI jusqu'au 10 juin prochain.
Après les violences meurtrières de la présidentielle de 2020, la Côte d'Ivoire a connu une période d'apaisement du climat politique.
Mais ces dernières semaines ont été marquées par des tensions entre le camp de l'actuel président Alassane Ouattara et celui de Laurent Gbagbo, opposés lors de la crise post-électorale de 2010-2011 qui avait fait 3.000 morts.
Le PPA-CI a notamment accusé le pouvoir "d'instrumentaliser la justice" après l'arrestation en février de 26 de ses militants pour "trouble à l'ordre public" en marge d'une manifestation à Abidjan.