Le Conseil de sécurité a demandé au TPIR de terminer cette année ses affaires en première instance.
Inculpé de crimes de génocide et de crimes contre l'humanité, Ngirabatware est accusé d'avoir incité aux massacres de Tutsis dans sa commune natale de Nyamyumba, en préfecture de Gisenyi (nord) et d'avoir détourné des fonds publics au profit des miliciens Interahamwe, principaux bras armés du génocide de 1994.
Depuis la reprise du procès le 25 janvier, la chambre n'a entendu que deux témoins de l'accusation, dont le dernier, un ancien chef milicien désigné par le nom de code AN-AN, se trouve encore à la barre.
Ce rythme contraste avec les mesures d'accélération prises par ce tribunal, où certaines chambres entendent désormais 4 témoins par jour.
A l'ouverture de sa déposition, AN-AN, a affirmé que l'accusé avait distribué des armes dans la commune Nyamyumba, trois mois avant le génocide. Il devrait rester dans le box des témoins jusqu'à jeudi à la mi-journée.
Depuis mardi, l'avocat principal de la défense, le Britannique Peter Herbert, s'emploie à relever des contradictions dans les déclarations antérieures du témoin devant la justice rwandaise. Cet exercice a pour but de discréditer ANA-AN aux yeux des juges pour que ces derniers ne prennent pas en compte sa déposition.
Mercredi, dans la matinée, le juge tanzanien William Hussein Sekule qui préside la chambre, a demandé à Me Herbert d'en finir avec ses questions jeudi vers midi.
L'équipe de l'accusation conduite dans cette affaire par un autre Tanzanien, Wallace Kapaya, se plaint souvent de l'extrême longueur des contre-interrogatoires de la défense.
Au cours de cette session prévue pour durer jusqu'au 12 mars, Kapaya compte citer en tout 17 témoins, en plus des six déjà entendus lors de la première session, close le 23 octobre 2009, après un mois de débats.
Arrêté en Allemagne le 17 septembre 2007, l'ex-ministre se trouve entre les mains du TPIR depuis le 08 octobre 2008. Son procès a débuté le 23 septembre dernier.
Ngirabatware est, par ailleurs, gendre du richissime homme d'affaires en fuite, Félicien Kabuga, présenté comme l'argentier du génocide. Parent par alliance de l'ex-président Juvénal Habyarimana, Kabuga qui continue de narguer le TPIR, mènerait l'essentiel de ses affaires au Kenya, à quatre heures de route du siège du tribunal.
ER/GF
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