Le président Nicolas Sarkozy est attendu jeudi à Kigali pour la toute première visite d'un chef d'Etat français après le génocide.
« Nous attendons de Sarkozy qu'il reconnaisse avant tout le rôle de son pays dans le génocide des Tutsis: l'armement et l'entraînement des miliciens par des militaires français, la participation de soldats français à la traque des Tutsis avant et pendant le génocide. Tout cela se passait en plein jour », a indiqué à l'agence HirondelleThéodore Simburudari, le président d'Ibuka.
Paris s'obstine, selon lui, à ne pas confesser une responsabilité que des citoyens et des associations en France ont pourtant documentée. « Que le gouvernement français cesse de jouer la politique de l'autruche », a demandé Simburudali.
Pour le président d'Ibuka, « le nouveau partenariat avec la France devrait être basé sur la vérité et la volonté de faire face ensemble aux conséquences du génocide, en participant notamment à la réhabilitation psychologique et matérielle des survivants du génocide».
Ibuka accuse également la France de servir de havre de paix pour des génocidaires.
Le déplacement de Nicolas Sarkozy à Kigali devrait sceller la réconciliation entre les deux pays après 3 ans de brouille. Kigali avait rompu ses relations diplomatiques avec Paris fin 2006, après l'émission par la justice française de mandats d'arrêt visant des proches du président Paul Kagame.
Ces derniers sont accusés d'avoir commandité l'assassinat, le 6 avril 1994, du président hutu rwandais Juvénal Habyarimana.
SRE/GF
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