Les avocats de Joseph Nzirorera, qui était en 1994 le secrétaire général du MRND, le parti alors au pouvoir au Rwanda, ont fait comparaître trois témoins , dont les deux filles de l'accusé qui vivent actuellement en exil en Europe. Aurore Uwase (30 ans) et Flora Kalisa (32 ans) ont, l'une après l'autre, conforté la défense d'alibi de leur père.
Elles ont affirmé que le 6 avril 1994, quand l'avion du président Juvénal Habyarimana a été abattu, leur père se trouvait dans leur maison de Remera, à Kigali, et non dans la commune de Mukingo (Nord du Rwanda) comme le soutient l'accusation.
Elles ont également précisé qu'elles avaient quitté leur maison en compagnie de leur père le lendemain pour se rendre dans le quartier de Kiyovu (Kigali), où la famille avait trouvé refuge chez le colonel Ephrem Setako jusqu'au 11 avril 1994.
En première instance, le colonel Setako a été condamné pour génocide par le TPIR à vingt-cinq ans de prison.
La poursuite affirme de son côté que, au cours de la période concernée, Joseph Nzirorera se trouvait à Mukingo en train d'inciter la population à exterminer les Tutsis.
Nzirorera est en procès avec deux autres anciens dirigeants du MRND, le président Mathieu Ngirumpatse et le vice-président Edouard Karemera.
Le procès se poursuivra lundi.
Dans le procès de l'ancien ministre de la Jeunesse Callixte Nzabonimana, la défense a continué à faire comparaître ses témoins à huis-clos. Onze d'entre eux ont déjà défilé à la barre, et le procès se poursuit lundi.
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